Nucléaire Radioprotection et Internet

13 novembre, 2014

Les capacités de production nucléaire devraient augmenter de 60% d’ici à 2040

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D’après un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les capacités de production nucléaire augmenteront significativement dans le monde d’ici à 2040, principalement en Chine, mais la part de l’atome dans la production totale d’électricité devrait rester stable. Avec de nombreux réacteurs à l’arrêt, l’Europe sera confrontée au défi du démantèlement et du remplacement de ce déficit de production, souligne l’Agence.

Les capacités de production nucléaire augmenteront significativement dans le monde d’ici à 2040, principalement en Chine, mais la part de l’atome devrait rester stable dans la production totale d’électricité, a indiqué ce mercredi 12 novembre l’Agence internationale de l’énergie.

Dans le détail, l’Agence prévoit que les capacités électronucléaires bondiront de 60% en passant de 392 gigawatts en 2013 à plus de 620 GW en 2040, selon le scénario central de l’étude prospective annuelle du bras énergétique des pays développés. « Cependant, leur part dans la production globale d’électricité, qui a culminé il y a près de deux décennies, n’augmente(ra) que d’un point de pourcentage à 12% », précise-t-il.

 Pas moins de 45% de cette croissance proviendront de Chine, tandis que l’Inde, la Corée du Sud et la Russie réunies représenteront 30% de la hausse et les Etats-Unis 16%. La production atomique devrait également rebondir au Japon (sans atteindre les niveaux d’avant la catastrophe de Fukushima), tandis qu’elle se repliera de 10% dans l’Union européenne. Au total, le nombre de pays exploitant des réacteurs passera de 31 à 36.

200 RÉACTEURS À L’ARRÊT

D’ici 2040, quelque 200 des 434 réacteurs opérationnels à la fin 2013 seront mis à l’arrêt, principalement en Europe, aux Etats-Unis, en Russie et au Japon. « Nous estimons le coût de démantèlement des centrales nucléaires mises à l’arrêt durant cette période à plus de 100 milliards de dollars », indique l’AIE, pointant toutefois « des incertitudes considérables » sur ces coûts en raison du manque d’un retour d’expérience.

« Remplacer ce déficit de production représentera un défi particulièrement aigu en Europe », souligne-t-elle. L’agence appelle dès lors les gouvernements à clarifier le plus tôt possible leur stratégie en matière d’extension de la durée de vie des installations.

Cette énergie controversée nécessite aussi d’écouter et de répondre aux préoccupations du grand public, notamment en matière de sûreté, alors qu’elle présente des avantages aux yeux des pays qui la choisissent. Le nucléaire peut contribuer à la fiabilité du système électrique face à la diversification des modes de production, explique l’AIE, et  »pour les pays importateurs d’énergie, il peut réduire leur dépendance aux approvisionnements étrangers et limiter leur exposition aux variations des prix des combustibles sur les marchés internationaux ».

UN RÔLE À JOUER DANS LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE

L’atome est également perçu comme un moyen de développer une énergie décarbonnée à grande échelle, alors que pour le Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés.

« Il a évité l’émission d’environ 56 gigatonnes de CO2 depuis 1971, soit près de deux ans d’émissions mondiales totales au rythme actuel », évalue l’AIE. « En 2040, les émissions annuelles évitées grâce au nucléaire (par rapport au niveau estimé de ces émissions à cette date) atteindront presque 50% en Corée du Sud, 12% au Japon, 10% aux Etats-Unis, 9% dans l’UE et 8% en Chine », évalue le rapport de l’Agence.

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Le moment magnétique du neutron mesuré grâce à des neutrons ultrafroids

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Trente-cinq ans après la dernière mesure, les chercheurs de la collaboration internationale nEDM, dont des équipes CNRS, ont mesuré avec précision le magnétisme des neutrons auprès de la source de neutrons ultrafroids de l’Institut Paul Scherrer (PSI), en Suisse. Il s’agit de la première mesure du moment magnétique du neutron utilisant les neutrons ultrafroids. L’objectif est de définir les propriétés fondamentales du neutron, son moment magnétique, mais également son moment électrique, pour une meilleure compréhension de l’asymétrie entre la matière et l’antimatière.  Ces résultats ont fait l’objet d’une publication dans Physics Letters B, le 30 octobre 2014.

 Les neutrons et protons, constituants des noyaux atomiques, possèdent un moment magnétique.  C’est ce magnétisme qui est notamment à l’œuvre dans la technique d’Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). Le moment magnétique du proton et du neutron sont considérés comme des constantes fondamentales. Celui du neutron n’avait été déterminé avec précision – c’est-à-dire avec au moins six chiffres significatifs – que par une seule expérience utilisant un faisceau de neutrons produit à l’Institut Laue-Langevin de Grenoble, en 1979.

Les chercheurs de la collaboration nEDM ont, quant à eux, exploité la source de neutrons ultrafroids du PSI. Les neutrons sont produits avec un faisceau intense de protons bombardant une cible de plomb. Les neutrons issus de ce processus de spallation sont ensuite ralentis dans un glaçon de deutérium, devenant ultrafroids. A une vitesse inférieure à 5 m/s, ils ont alors la propriété de pouvoir être stockés dans des pièges matériels pendant plusieurs minutes. Durant leur stockage, ils sont soumis à un champ magnétique très stable et très homogène. Une procédure de résonance magnétique, la méthode des champs oscillant séparés de Ramsey, est appliquée pour mesurer la fréquence de précession(1) (de l’ordre de 30 Hertz) du moment magnétique autour du champ magnétique. La précision obtenue par cette méthode est de quelques micro-Hertz.
La valeur du moment magnétique du neutron extraite de cette expérience confirme la valeur de 1979 :

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L’utilisation des neutrons ultrafroids permettra d’améliorer la mesure du moment dipolaire électrique du  neutron. Les mesures existantes – dont la dernière date de 2006 – sont compatibles avec zéro, c’est-à-dire qu’aucune influence du champ électrique sur le moment magnétique des neutrons n’est détectée. Une mesure améliorée pourrait révéler une valeur non nulle, ce qui aurait des implications profondes sur notre compréhension de l’asymétrie entre la matière et l’antimatière.

(1) La précession correspond au mouvement de rotation de l’aimantation du neutron induit par le champ magnétique.

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Simulateur médical de dose

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11 novembre, 2014

EDF: les quatre chantiers clé du nouveau PDG

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Mise en œuvre de la transition énergétique, performance opérationnelle, stratégie internationale, relations avec Areva : les défis ne vont pas manquer pour Jean-Bernard Lévy .

En choisissant Jean-Bernard Lévy pour diriger EDF ces cinq prochaines années, l’Elysée désigne de facto un nouveau pilote opérationnel pour mettre en œuvre la transition énergétique, dont les grands objectifs viennent d’être adoptés par l’Assemblée nationale. Mais ce ne sera pas le seul chantier du nouveau patron de l’électricien public.

Engager la baisse de la part du nucléaire

Les députés ont adopté cette semaine la réduction de la part du nucléaire de 75 % à 50 % dans la production d’électricité à l’horizon 2025. Il s’agit désormais de l’organiser concrètement, dans le cadre d’une « programmation pluriannuelle de l’énergie » pour la période 2015-2017 puis 2018-2022. Le plafonnement de la puissance installée nucléaire (à 63,2 gigawatts) imposera, si l’EPR de Flamanville est bien connecté au réseau en 2016, la fermeture d’une puissance équivalente -probablement un seul réacteur la première année. Par la voix de la ministre de l’Energie Ségolène Royal, le gouvernement a indiqué qu’il n’exigeait plus que ce soit la centrale de Fessenheim qui ferme. EDF devra ensuite planifier le déclassement progressif de ses centrales nucléaires. Un dossier très sensible socialement, la fermeture d’un réacteur nucléaire étant une ligne rouge pour les syndicats d’EDF. La transition énergétique ne se résumera pas, toutefois, au nucléaire. L’électricien public devra aussi préciser sa stratégie en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.

Redresser la performance opérationnelle

L’an dernier, les 58 réacteurs du parc nucléaire français ont affiché un taux de disponibilité de 78 %, en net retrait, et bien en-deçà de l’objectif de Henri Proglio -il visait les 85 % de disponibilité à son arrivée en 2009. Plus grave, la durée des arrêts des réacteurs pour maintenance a lourdement dérivé ces dernières années, créant un manque à gagner dans les caisses d’EDF. La barre a toutefois été redressée depuis le début de l’année, permettant à la production nucléaire de repartir à la hausse (+2,5 % sur les neuf premiers mois de l’année). Le renouvellement important des effectifs ces dernières années reste un facteur de fragilité. Et Henri Proglio, qui avait annoncé au printemps 2013 l’ouverture de discussions sur l’organisation du travail -notamment celle des cadres- n’a pas conclu ce dossier sensible. EDF doit aussi valider son plan d’investissement de 55 milliards d’euros pour maintenir et espérer prolonger la durée d’exploitation du parc français au-delà de 40 ans. Une décision qui nécessite, selon EDF, l’accord préalable du gouvernement pour allonger la durée d’amortissement du parc dans les comptes d’EDF. L’organisation de ces grands travaux sera en outre un très lourd chantier, car EDF devra gérer la montée en puissance de ses sous-traitants, qui réaliseront 80 % de ces travaux. Le parc nucléaire vieillissant, les risques d’avarie générique pourraient aussi se multiplier. Le groupe fait face à l’arrêt de quatre réacteurs nucléaires sur les quinze qu’il exploite en Grande-Bretagne, en raison d’un défaut repéré sur une pièce. Une avarie qui va peser sur les performances du parc britannique, à hauteur de 4 à 5 % en 2014 selon le groupe.

Gérer la relation avec les autres acteurs de la filière

Le nouveau patron d’EDF aura pour mission de consolider la relation avec Areva (concepteur et développeur de l’EPR), alors que les difficultés financières du groupe nucléaire se doublent d’un conflit de gouvernance entre le président du conseil de surveillance Pierre Blayau et le président du directoire, Luc Oursel. Sur le fond des dossiers, EDF et Areva semblent avoir trouvé un modus vivendi : l’électricien procure à son fournisseur une visibilité de long terme sur des contrats clés (fourniture d’uranium et de combustible, retraitement des déchets, remplacement des générateurs de vapeur…) mais à des prix serrés. Les deux groupes resserrent aussi leurs liens pour concevoir la future gamme de réacteurs nucléaires. « Nous avons un lien de dépendance mutuel donc on ne peut pas avoir de stratégie différente », résume un dirigeant d’EDF. Jean-Bernard Lévy aura aussi à repenser la relation avec GDF Suez, alors que Gérard Mestrallet et Henri Proglio étaient en conflit ouvert. « Dans la journée qui suivra la nomination du nouveau patron d’EDF, on saura si un accord GDF Suez-EDF est possible dans les douze mois », indiquait-on récemment dans l’entourage du gazier.

Définir la stratégie à l’international

Pendant les cinq années de son mandat, Henri Proglio s’est attaché à clarifier son portefeuille d’activités à l’international. Le groupe a ainsi repris la totalité de l’italien Edison et a développé sa filiale britannique EDF Energy, tout en sortant d’EnBW en Allemagne ou de ses participations américaines. Herni Proglio avait affiché sa doctrine : ne pas rester là où il est minoritaire. Le groupe détient encore quelques participations en Europe qui plombent ses comptes (notamment les 25 % détenus dans le suisse Alpiq), mais dont la vente est gelée par une conjoncture défavorable. Ces derniers mois, les signes d’une volonté de renouer avec des acquisitions à l’international se sont fait jour, en Europe mais aussi en Amérique latine. Dans le nucléaire, EDF poursuit aussi une coopération très approfondie avec les groupes chinois CGN et CNNC, que le groupe a fait entrer dans son consortium pour la construction des EPR en Grande-Bretagne. L’opération n’était, dans l’esprit de Henri Proglio, qu’un prélude à de nouveaux développements. Avec la reprise de Dalkia France, EDF entend aussi se développer sur les marchés de l’efficacité énergétique et des « réseaux intelligents » à l’international.

V.Le Billon

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L’indispensable radioprotection

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DSV

 

Protéger et soigner. Des biomarqueurs aux traitements, les équipes de la DSV travaillent à l’amélioration de la protection des travailleurs et de leur prise en charge en cas de contamination.

Au-delà des accidents graves, la question des risques liés à l’exposition aux rayonnements ionisants se pose au quotidien pour les salariés de la filière nucléaire, comme en médecine nucléaire ou en radiothérapie. Si tout est fait pour diminuer le risque, celui-ci demeure et doit être pris en compte. La radioprotection, c’est-à-dire la protection des travailleurs contre les risques liés à l’usage de rayonnements ionisants, est très stricte, réglementée et associée à un suivi médical professionnel important et adapté. Car la nature du risque varie selon le poste de travail. Ainsi, dans les ateliers de fabrication ou de retraitement du combustible nucléaire, les travailleurs peuvent être exposés à des gaz, des liquides ou des poussières contenant des éléments radioactifs. On parle alors de contamination. « C’est l’un des risques sur lesquels travaillent les chercheurs de la DSV. Ils s’attachent en particulier à mieux comprendre comment une contamination par les actinides se propage dans l’organisme, comment elle est éliminée et quelles sont les relations entre doses et effets. Des informations indispensables pour mieux estimer le risque et adapter les mesures de radioprotection », explique Florence Ménétrier, responsable de la cellule d’expertise Prositon. « Le deuxième objectif des chercheurs est de donner aux médecins des éléments de réponse aux questions qu’ils se posent au cas par cas : Dois-je traiter ? Avec quel protocole ? Quand puis-je arrêter le traitement ? »

Améliorer la radioprotection

Un millisievert (mSv) par an pour la population ; 20 par an pour les travailleurs ; et jusqu’à 250 ponctuellement pour le personnel d’intervention de la centrale de Fukushima. Ce sont les doses maximales acceptées, en fonction des situations d’exposition. Fixées réglementairement, elles sont défi nies à partir de recommandations élaborées par la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) en s’appuyant sur l’ensemble des informations acquises par la communauté scientifique. « À l’iRCM, nous menons des recherches afin d’améliorer les modèles biocinétiques de contamination par les actinides sur lesquels s’appuie la CIPR », explique Olivier Grémy. « Les modèles biocinétiques ont pour objectif de prévoir le comportement de chaque radionucléide dans le corps humain, depuis son entrée jusqu’à son élimination. Nous avons donc développé des modèles expérimentaux pour suivre chez l’animal le devenir du plutonium et de l’américium notamment, ceci après différentes formes de contamination : pulmonaire ou par blessure. Nous regardons aussi les conséquences de ces contaminations, particulièrement en termes de cancer ».

Avec ces modèles, les chercheurs évaluent l’effet de nombreux paramètres, notamment physicochimiques et anatomiques. Ils ont ainsi montré que, pour une même dose de radionucléide, le risque de développer un cancer pulmonaire est trois fois plus élevé avec de l’oxyde de neptunium qu’avec de l’oxyde de plutonium qui se répartit de façon beaucoup moins homogène dans les poumons. « Cela démontre que connaître la dose ne suffi t pas et qu’il faut prendre en compte sa répartition dans les tissus pour mieux estimer la probabilité de développement d’un cancer », souligne le chercheur. Une autre question se pose immédiatement : que se passe-t-il en cas de contamination par un mélange d’actinides ? « Nous nous attachons à décrypter le comportement des actinides lorsqu’ils sont mélangés, comme c’est le cas dans le combustible Mox utilisé dans certains réacteurs nucléaires. C’est particulièrement important pour adapter la radioprotection des personnes qui fabriquent ce combustible », explique Olivier Grémy. À partir de leurs résultats expérimentaux les chercheurs de l’iRCM développent et ajustent des modèles informatiques. « Notre originalité, c’est d’allier recherche expérimentale sur l’animal et modélisation informatique », souligne Paul Fritsch. « Et ces modèles nous les transposons à ce qui se passe chez l’Homme. Actuellement, les doses limites défi nies par la CIPR tiennent compte des risques pour différentes catégories de personnes. Avec cette démarche, nous augmentons les paramètres pris en compte avec pour objectif de pouvoir évaluer la situation individuelle. »

À la recherche de biomarqueurs

La première chose à faire en cas de suspicion de contamination accidentelle, c’est de la vérifier et d’en évaluer le niveau. Pas si simple ! À l’heure actuelle, le test utilisé consiste à détecter la quantité de radionucléides dans les urines. « Ce dosage indispensable est toutefois insuffisant », affirme Odette Prat, de l’iBEB. « Les médecins du travail ont besoin d’avoir un test qui leur permette non seulement de connaître le niveau de la contamination mais aussi d’en prévoir les conséquences pathologiques potentielles pour le travailleur. Nous avons mis en évidence, par toxicogénomique, un biomarqueur qui pourrait les y aider dans le cas d’une contamination par l’uranium : l’ostéopontine, une protéine impliquée dans la minéralisation osseuse. En effet, l’uranium se fixe préférentiellement dans les os ». Les chercheurs sont maintenant confrontés à une difficulté pour valider ce biomarqueur chez l’Homme car, fort heureusement, les cas de contamination sont très rares. « Nous n’avons pu l’évaluer qu’auprès d’un petit nombre de travailleurs d’Areva exposés à des poussières d’uranium. Néanmoins, cette étude va nous permettre de mieux appréhender son mécanisme d’action toxique », souligne Odette Prat. Toujours à la recherche de biomarqueurs, les chercheurs de l’iBEB utilisent également une autre approche, la protéomique. « Nous analysons l’ensemble des protéines présentes dans l’urine après contamination à la recherche d’une signature protéique globale de la toxicité des radionucléides », explique Véronique Malard. « Nous nous intéressons bien sûr à l’uranium, mais également au cobalt, un radionucléide produit lors des réactions de fission ».

Des traitements plus efficaces

Une fois la contamination détectée, il faut intervenir le plus rapidement possible pour éliminer un maximum de radionucléides. Pour cela les médecins utilisent des traitements non spécifiques tels que des lavages d’estomac ou de plaies, l’administration de laxatifs ou diurétiques… Des approches plus ciblées sont donc indispensables. En particulier, il faut pouvoir faire appel à des agents décorporants, c’est-à-dire à des molécules formant avec le radionucléide un complexe stable et facilement excrété par l’organisme. Les chercheurs de la DSV se concentrent sur deux grands objectifs : synthétiser de nouveaux décorporants et améliorer ceux existants, notamment en défi nissant les conditions d’utilisation les plus efficaces. Éliminer l’uranium est un vrai défi . Les médecins ne disposent pas, à ce jour, de décorporant dédié à ce radionucléide. « À l’iBiTec-S, nous recherchons, par synthèse chimique et criblage haut débit, des molécules capables de complexer fortement l’uranium », explique Frédéric Taran. « Nous avons ainsi obtenu une série de composés de la famille des bisphosphonates et l’un d’entre eux s’avère capable d’augmenter l’élimination d’uranium en diminuant notamment sa rétention au niveau des reins, là où il est le plus toxique ».

De leur côté, les chercheurs de l’iBEB ont également trouvé des molécules (cf. encadré ci-dessous), biologiques cette fois, qui fixent très fortement l’uranium. Des pistes intéressantes qui permettront peut-être d’esquisser un traitement utilisable par les médecins. « De notre côté, nous essayons plutôt d’améliorer l’efficacité du DTPA (diéthylène triamine penta acétate), le traitement de référence utilisé pour la décorporation du plutonium et de l’américium, et ceci toujours en alliant techniques de biologie et modélisation informatique », explique Olivier Grémy. Actuellement, le test permettant d’évaluer l’efficacité de la décorporation consiste à mesurer la radioactivité retrouvée dans les urines collectées sur une période de 24 heures. « Nous avons montré qu’en réalité la décorporation du plutonium par le DTPA perdure au moins pendant un mois ! Stocké momentanément dans les cellules puis éliminé progressivement avec le plutonium qu’il a piégé, le DTPA est finalement beaucoup plus efficace que ce que l’on pensait auparavant », précise le chercheur. « De plus, actuellement les médecins n’administrent pas systématiquement le DTPA sur le long terme, mais nos résultats suggèrent qu’il le faudrait ! ». Les chercheurs de l’iRCM évaluent également d’autres formes galéniques du DTPA pour trouver les meilleures conditions de traitement. Ils ont notamment testé, chez l’animal, l’efficacité d’un traitement au DTPA sous forme de poudre sèche pouvant être inhalée, développé par des chercheurs de la Faculté de pharmacie de Châtenay-Malabry. « Sous cette forme, le DTPA est au moins aussi efficace que lorsqu’il est administré par voie sanguine », s’enthousiasme Paul Fritsch. « L’ensemble de ces résultats pourrait permettre aux médecins d’élaborer des protocoles de traitement DTPA optimisés et adaptés à chaque cas de contamination ».

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Sûreté nucléaire: Nous serons obligés de faire des choix !

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CENTRALE DE CRUAS MEYSSE

Président depuis deux ans de l’Autorité de sûreté nucléaire, qui assure notamment le contrôle des 58 réacteurs nucléaires français, Pierre-Franck Chevet pointe l’alourdissement des missions de l’autorité indépendante, et critique le manque de moyens.

Vous présidez depuis deux ans l’Autorité de sûreté nucléaire, quel bilan en faites-vous ?

Nous faisons partie des quelques autorités de sûreté de référence au niveau international qui jouent un rôle moteur pour améliorer la sûreté dans le monde. Nos équipes sont convaincues de leur mission, tant à l’ASN qu’à l’IRSN (chargé de l’expertise technique, NDLR). Mais je n’avais pas mesuré notre charge de travail : l’ensemble du parc nucléaire arrive en France vers ses 40 ans, c’est le cas pour les 58 réacteurs d’EDF mais aussi pour beaucoup d’installations du CEA ou d’Areva. La loi de 2006 a instauré une obligation de réévaluation de sûreté tous les dix ans pour les installations d’Areva et du CEA, nous y arrivons. Cela nous oblige aujourd’hui à gérer des enjeux sans précédent.

Vous protestez depuis plusieurs mois contre une insuffisance de moyens…

Nous avons quantifié nos besoins: il nous faut 200 personnes de plus pour l’ASN et l’IRSN. Le gouvernement s’est battu pour nous, et nous avons obtenu une hausse de moyens, qui doit être considérée comme une marque de compréhension forte. C’est le mieux que l’on ait pu faire dans le contexte budgétaire. Mais il faut aller plus loin et changer un mode de financement uniquement budgétaire en y ajoutant un prélèvement sur les opérateurs sous le contrôle du Parlement. Nous fonctionnons, l’ASN et l’IRSN, aujourd’hui avec un budget de 300 millions d’euros par an, il faudrait passer à 350 millions.

Comment EDF et Areva réagissent-ils à cette idée ?

Je n’ai pas senti de réticence de la part des exploitants, parce qu’ils ont aussi intérêt à ce qu’on se prononce vite sur leurs dossiers.

A défaut de moyens supplémentaires, estimez-vous que la sûreté est en jeu ?

Si nous restons durablement dans cette situation, nous serons obligés de faire des choix et de définir des priorités. Les installations nouvelles comme l’EPR de Flamanville ou le réacteur Jules Horowitz de Cadarache ne présentent pas de danger tant qu’elles ne sont pas mises en service. Et les demandes de modification n’induisant d’améliorations de sûreté, je ne les regarderai pas.

Des drones survolent les centrales nucléaires depuis plus d’un mois. Faut-il bunkeriser les piscines de combustible ?

Les centrales résistent à des objets bien plus gros que les drones, sauf les piscines de combustibles usés, protégées par des bardages métalliques. Qu’un objet y tombe n’est néanmoins pas en soi une menace pour la sûreté. Dans le cadre de la prolongation au-delà de 40 ans des centrales nucléaires, la question de la protection des piscines a été posée à EDF. La principale défense d’une piscine, c’est le maintien de son intégrité physique qui permet de garantir la présence d’eau autour des assemblages combustibles.

Comment jugez-vous la communication de l’Etat autour de ce sujet ?

L’ASN n’est pas en charge de ce sujet. Mais la communication sur un tel sujet est nécessairement difficile.

Les députés ont instauré une enquête publique pour toute prolongation au-delà de 40 ans. Y êtes-vous favorable ?

Nous avons souhaité qu’il y ait une enquête publique au rendez-vous des 40 ans, c’est donc tout à fait bien. On ne peut pas avoir une simple mise sur internet de notre avis pendant trois semaines! L’enquête publique suscitera du débat, d’autant qu’elle sera sur le dossier de l’exploitant nucléaire, c’est-à-dire en amont de notre examen. Il faut aussi travailler à améliorer la transparence, notamment pour les habitants des pays frontaliers et voisins des centrales, et pour augmenter les moyens des commissions locales d’intervention.

Où en sont les dossiers de prolongations des réacteurs au-delà de 40 ans d’exploitation ?

Nous allons recevoir les premiers dossiers complets d’EDF dans les semaines ou les mois qui viennent. Dès 2015, nous donnerons de premiers avis sur certains thèmes, mais notre première position générique complète sera en 2018. Le premier réacteur qui fera sa quatrième visite décennale sera Tricastin 1, en 2019. Il faudra que les travaux aient été définis avant. Ensuite, nous enchaînerons rapidement, réacteur par réacteur.

Les exploitants sont-ils en ordre de marche ?

Nous serons attentifs à ce que les exploitants aient la capacité de mettre en œuvre les travaux d’améliorations de sûreté que nous demandons, même si ce n’est pas à moi de juger leur situation financière. Nous constatons la difficulté d’EDF et de ses sous-traitants à tenir les plannings de ses chantiers de maintenance. Ils ont récemment amélioré leur organisation et ont relâché la contrainte sur les plannings, ce que je préfère, mais la quantité de travaux à gérer aujourd’hui est sans commune mesure avec ce qu’EDF prévoit pour son grand carénage. Et pour le CEA, il y a un vrai sujet sur sa capacité d’investissement.

Vous aviez soulevé la nécessité dans le projet de loi sur la transition énergétique de prévoir des marges en cas d’avarie sur le parc nucléaire. Estimez-vous avoir été entendu ?

L’ASN souligne la nécessité de décisions à court terme relatives aux capacités de production d’électricité, quelle qu’en soit la nature, et aux économies d’énergie, pour faire face aux futures mises à l’arrêt définitif de réacteurs pour des raisons de sûreté.

Les trois acteurs du nucléaire changent de tête. Est-ce un élément d’inquiétude pour l’Autorité de sûreté?

A 99 % du temps, nous fonctionnons avec les responsables du parc d’EDF ou d’Areva, ou du CEA. Mais il est important de se voir tous les six mois ou une fois par an avec leurs présidents pour que le message de sûreté puisse être porté au plus haut niveau de ces entreprises.

V.Le Billon – E.Grasland

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10 novembre, 2014

Publication scientifique sur la bonne santé des enfants ayant fréquenté l’école primaire la plus radioactive au monde (qui n’est située ni à Fukushima, ni à Tchernobyl…)

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Although the average effective human dose from natural background radiation is about 2.4 mSv per year, the students of the Saeid Nafisi school in Ramsar received effective doses of about 250 mSv while studying there for over 5 years. The goal of this project was a retrospective study of the health status of former students of this school and their offspring. The list of the students of the Saeid Nafisi school (high background radiation) and Taleghani and Kashani schools (ordinary background radiation) was provided by the Department of Education. After matching sex, age and socioeconomic level and obtaining their consent, part 1 of the specifically designed questionnaire was filled out by interview, and clinical examinations were recorded in part 2 of the questionnaire by a physician. The data were analysed using Statistical Package for the Social Sciences 16. Our study shows that 88.1 % of general examinations of high background radiation school students were normal as compared with 85.7 % for control group. There were no significant differences. This study is interesting and unique. It reveals that there is no health emergency related to these high radiation doses. We recommend continuing the health supervision of this population in the future.

Revue à comité de lecture ou ici

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Imagerie médicale: l’irradiation des Français a augmenté

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A cause de la hausse des examens médicaux, l’exposition de la population française aux radiations de l’imagerie a augmenté de 6 % en cinq ans. Les scanners sont les plus ionisants.

« Une augmentation modérée », c’est ce qui ressort du dernier rapport « ExPRI » de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) relatif à l’exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical réalisés en 2012. Publié ce lundi (et tous les cinq ans), il analyse cette exposition par modalité d’imagerie (radiologie conventionnelle, dentaire, scanner et médecine nucléaire), par région anatomique explorée, par âge et selon le sexe du patient.


D’après ces chiffres, 81,8 millions d’actes de diagnostic utilisant les rayonnements ionisants ont été réalisés en France en 2012. C’est 6 % de plus qu’en 2007, en tenant compte de l’augmentation de la population observée dans le même temps. « Si le nombre d’examens d’imagerie progresse, il faut rappeler que l’imagerie a un impact positif très fort sur la qualité de prise en charge des patients », soulignent ces auteurs. Des études ont pourtant démontré récemment le petit risque de cancer associé aux scanners passés pendant l’enfance et l’adolescence.

Scanner : 71% de la dose ionisante pour 10% des actes
Environ 44 % de la population a bénéficié d’au moins un acte en 2012. Le pourcentage d’individus concernés augmente avec l’âge. Bien que ne représentant que 10,4 % du nombre d’actes, les examens scanner représentent 71,3 % de la dose totale délivrée (à comparer à 58% de la dose totale en 2007).
Et en moyenne, les actes de diagnostic médical conduisent en France à une dose efficace égale à environ 1,6 millisievert (mSv) en moyenne par an et par individu. Cette valeur se situe dans le  tiers supérieur des valeurs moyennes des pays de l’Union Européenne et est très inférieure à celle du pays européen dont la population est la plus exposée, la Belgique (2,7 mSv par an et par habitant).


Augmentation du nombre d’examens scanner

En outre, la dose efficace individuelle moyenne a augmenté d’environ 20 % entre 2007 et 2012. Cette augmentation est nettement moins importante que celle de la période précédente (+57 % entre 2002 et 2007). Elle s’explique principalement par une augmentation d’environ 12 % du nombre d’examens par scanner (une large part exposant le thorax, l’abdomen et le pelvis, c’est-à-dire des organes radiosensibles qui contribuent fortement à la dose efficace). Mais aussi par une meilleure connaissance des pratiques et des doses délivrées en scanographie.

Forte progression de la radiologie dentaire
Par ailleurs, les données de 2012 ont mis en évidence, sur la période 2007-2012 : un doublement du nombre d’examens associant la tomographie par émission de positons à un examen scanner (TEP scanner), et un recul de 6% du nombre d’actes de radiologie conventionnelle. Enfin les auteurs du rapport notent une forte progression des actes de radiologie dentaire (+ 50% entre 2002  et 2012).
Enfin, dans un communiqué de presse, l’IRSN rappelle qu’elle a récemment constitué un comité d’experts dans lequel des sociétés savantes, des agences sanitaires et les autorités concernées sont représentées.

« Ce comité proposera des recommandations concernant les pratiques médicales utilisant des rayonnements ionisants à des fins diagnostiques, notamment l’utilisation des scanners, parfois à répétition, chez des jeunes enfants. L’objectif de ces recommandations est de réduire l’exposition des patients sans altérer la performance de diagnostic », concluent les auteurs du rapport « ExPRI ». La première réunion est prévue d’ici la fin de l’année.

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9 novembre, 2014

Prototype de réacteur de 4e génération ASTRID: l’IRSN est sur le pont de la sûreté

Classé dans : Info — deedoff @ 18:51

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Après avoir examiné les orientations de sûreté du prototype de réacteur de 4e génération ASTRID (pour « Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration »), l’IRSN se prépare à analyser le dossier d’options de sûreté.

Si la démarche retenue vise à systématiser l’application du principe de défense en profondeur, l’IRSN a récemment souligné dans le cadre de son analyse du document d’orientations de sûreté le besoin d’améliorations de sûreté significatives. Sont notamment évoqués les domaines de la protection contre les agressions naturelles, de la gestion des accidents de fusion du cœur du réacteur et de la surveillance en service.

Un prototype d’une puissance de 600 MWe

Dans le cadre de la loi de juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs et de la feuille de route française pour le développement de la filière de réacteurs nucléaires de 4e génération, le CEA conduit des études de conception d’un réacteur de puissance prototype à neutrons rapides refroidi au sodium.

En 2010, le CEA s’est associé à Areva et EDF afin de constituer une structure de projet pour les études de conception d’un prototype d’une puissance de 600 MWe. Le développement d’ASTRID s’appuie sur les enseignements tirés de l’exploitation, en France et à l’étranger, de ce type de réacteur.

L’instruction technique du projet ASTRID se poursuit avec l’objectif d’analyser le dossier d’options de sûreté qui devrait être transmis à l’ASN par le CEA en 2015.

Lire la synthèse du rapport de l’IRSN sur son analyse du dossier d’orientations de sûreté du projet de réacteur ASTRID (pdf)

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Des chercheurs du CERN ont découvert une nouvelle particule

Classé dans : Info — deedoff @ 14:48

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Les chercheurs du CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) ont découvert une nouvelle particule, a-t-on appris lundi. Ce méson baptisé Ds3*(2860)\x{02c9} pourrait livrer quantité d’informations sur les forces d’attraction au sein du noyau des atomes.

Les mésons sont des particules instables, à durée de vie très courte, composées d’une paire quark-antiquark. Cette paire tient ensemble grâce à l’interaction forte, une des quatre forces fondamentales de la physique. Elle est si forte qu’elle contribue plus à la masse de l’atome que les quarks eux-mêmes. Il est beaucoup plus difficile de la décrire mathématiquement que les trois autres forces, explique Tim Gershon, de l’Université de Warwick (GB), co-auteur des travaux. Il est possible de calculer l’interaction forte avec un procédé complexe de chromodynamique quantique appelé « Lattice QCD » et nécessitant des superordinateurs, ajoute M. Gershon, cité dans un communiqué de son université. « Mais il faut ensuite vérifier ces résultats avec des données expérimentales, et la nouvelle particule est idéale pour cela ». Elle a en effet un quark « charm » lourd qui simplifie les calculs. Ds3*(2860)\x{02c9} a été découverte par l’équipe du détecteur « Large Hadron Collider beauty » (LHCb) au CERN, le plus grand centre de physique des particules au monde situé près de Genève, en Suisse. Ces travaux ont été publiés dans les revues « Physical Review Letters » et « Physical Review D ». (Belga)

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