Nucléaire Radioprotection et Internet

3 février, 2011

Contamination à la centrale de Cattenom

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 3:25

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Depuis la mi-janvier, l’unité de production n°3 de la centrale de Cattenom est en arrêt programmé pour réaliser un important programme de maintenance et de contrôle.

Lors des contrôles systématiques effectués en sortie de zone nucléaire, des traces de contamination interne ont été détectées sur un salarié d’une entreprise extérieure. Il a été accompagné au service médical du site pour procéder aux examens, qui ont confirmé une trace de contamination interne, du cobalt 60, un isotope radioactif. L’intervenant sera suivi par le service médical jusqu’à élimination naturelle de la contamination. La valeur précise de cette dernière sera obtenue au retour des résultats des prélèvements.

Dans tous les cas, le niveau d’exposition interne restera inférieur au 1/20 e de la limite réglementaire annuelle, fixée à 20 mSv pour les intervenants en zone nucléaire. Le sievert (Sv) estime l’effet du rayonnement sur l’homme. Les expositions s’expriment généralement en mSv. L’exposition moyenne annuelle naturelle d’un individu est de 2,4 mSv.

Le salarié démontait un échafaudage dans le bâtiment réacteur de l’unité de production n° 3. Par ailleurs, conformément aux procédures habituelles, une analyse est en cours afin d’identifier la cause de la contamination.

L’Autorité de sûreté nucléaire et les pouvoirs publics ont été informés de l’événement.

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Mise à Jour

POUSSIÈRE RADIOACTIVE ÉVACUÉE
Poussière radioactive évacuée
Il n’y a plus de traces de contamination chez l’agent qui avait ingéré une poussière radioactive dans le bâtiment réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Cattenom (lire RL d’hier). Il s’agit d’une contamination au cobalt 60 survenue au cours du démontage d’un échafaudage.

Hier, le service médical a fait savoir que l’homme, âgé de 35 ans, salarié d’une société extérieure, a évacué naturellement la contamination. Un prélèvement a été effectué pour déterminer le niveau de classification de la dose, dans le cadre du suivi dosimétrique de l’employé. Le résultat est attendu d’ici à trente jours. C’est le premier cas de contamination survenu depuis l’arrêt de l’unité n° 3, le 15 janvier, en raison d’un important programme de maintenance et de contrôle. 500 personnes pénètrent chaque jour dans le bâtiment réacteur.

Le syndicat FO s’est saisi de l’incident pour déplorer l’absence de consultation du CHSCT. Relevant quatre incidents, il dénonce que « la direction veut gérer en catimini tout en invitant les victimes à ne pas se mettre en arrêt de travail. »

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22 janvier, 2011

Une première en France: la CLI fera des prélèvements sur site !

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 18:50

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Le président de la Commission locale d’information (CLI) auprès de la centrale nucléaire de Golfech, Alexis Calafat, n’a pas boudé son plaisir au moment d’annoncer, hier après-midi en préambule de l’assemblée générale annuelle de la CLI, « l’accord trouvé dans la matinée avec EDF pour la signature prochaine d’un protocole pour la réalisation de prélèvements et de mesures dans les eaux souterraines du CNPE de Golfech. »

Une première en France
En clair, la CLI aura son mot à dire concernant le suivi de la nappe phréatique sur le site même de la centrale nucléaire. Un accord que d’aucuns trouveront fort à propos quelques mois après la mésaventure qui s’est produite sur le site : des traces légères de tritium retrouvées dans les eaux souterraines superficielles du site de la nappe phréatique, au droit de certains piézomètres (1) du site, consécutivement au débordement d’effluents d’un puisard au mois de janvier 2010. Une question qui était encore à l’ordre du jour, hier à la salle Vergnes de Golfech. Alexis Calafat a, toutefois, tenu à remettre les choses dans l’ordre chronologique : « Il y a certes eu cet événement récent, mais cela faisait maintenant près de deux ans qu’on travaillait pour mettre sur pied cette convention avec la centrale. »

Avec l’appui du laboratoire vétérinaire départemental
Concrètement, cette dernière fait entrer en ligne de compte trois acteurs : la centrale de Golfech, la CLI et le laboratoire vétérinaire départemental du conseil général de Tarn-et-Garonne qui sera chargé des analyses des prélèvements. « Le laboratoire est un partenaire de longue date de la CLI », soulignait Alexis Calafat, exprimant également le soutien du président Jean-Michel Baylet quant à la mise en place de ce protocole. Il est revenu au secrétaire de la CLI de Golfech, Pierre Gaillard, d’en dévoiler les grands axes de mise en œuvre : « Pour des raisons techniques et notamment en raison de l’usage du matériel de prélèvement du CNPE de Golfech, ce sont les techniciens du CNPE qui réaliseront les prélèvements, mais toujours en présence d’un représentant de la CLI et d’un agent du laboratoire vétérinaire départemental… La première année sera expérimentale. Nous ferons des prélèvements tous les deux mois dans dix des 25 piézomètres présents sur le site. Nous réaliserons des mesures de la radioactivité et étudierons quelques paramètres chimiques. » Voilà donc une avancée de plus pour la CLI dans sa mission de suivi du fonctionnement de la centrale nucléaire de Golfech. L’assemblée générale d’hier a également abordé le second volet des missions de la CLI, celui de l’information et de la protection des populations. Parmi ses questions, celle, importante pour les communes environnantes, de la réglementation de l’urbanisation autour des centrales nucléaires sur laquelle nous reviendrons ultérieurement.

(1) Un piézomètre est un point d’accès, puits ou forage, à la nappe phréatique qui permet le suivi de celle-ci.

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20 janvier, 2011

Projet français de centrales sous-marines low-cost

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 7:00

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En s’appuyant sur la technologie des sous-marins nucléaires, leur constructeur DCNS, associé à Areva, EDF et au CEA, a pour objectif de construire un premier prototype en 2013.

Jules Verne aurait pu l’imaginer. Installer au fond des océans des centrales nucléaires afin d’alimenter en électricité les villes côtières. Des centrales qui ressemblent physiquement à des sous-marins. C’est l’idée qui a germé dans l’esprit des ingénieurs de DCNS, leader européen du naval militaire, constructeur de frégates, porte-avions et sous-marins pour la Marine française. «Nous avons mené des études de faisabilité pendant deux ans et demi. Avec nos partenaires, Areva, EDF ainsi que le CEA, nous passons à la phase 2 de validation du concept baptisé FLEX BLUE, afin d’être prêts à lancer la construction d’une première centrale – un démonstrateur – début 2013 dans la perspective d’une mise en service aux alentours de 2016-2017», explique Patrick Boissier, président de DCNS, chef de file de ce projet. EDF pourrait être le premier client de cette nouvelle centrale. Une équipe mixte de 150 ingénieurs travaillera sur cette seconde phase du projet, chaque partenaire apportant ses compétences propres.

Dans le détail, ces centrales se présentent sous la forme d’un cylindre de 12 à 15 mètres de diamètre doté d’une chaudière nucléaire de 50 à 250 Méga Watt de puissance ainsi que d’une centrale électrique. Elles seront immergées par 60 à 100 mètres de profondeur à quelques kilomètres des côtes, téléopérées depuis la terre et reliées au rivage par des câbles sous-marins. Elles seront capables d’alimenter des zones de 100 000 à 1 million d’habitants. Construites à Cherbourg, elles seront transportées sur site à bord de bateaux spéciaux. «La centrale FLEX BLUE est le résultat de technologies éprouvées notamment dans la conception de 18 sous-marins et porte-avions à propulsion nucléaire dans nos chantiers», souligne Patrick Boissier. Il précise que la flotte mondiale de sous-marins nucléaires en activité atteint 150 bâtiments.

Destinée à venir compléter le catalogue nucléaire français et par la même «à conforter son leadership mondial», la centrale de faible et moyenne puissance FLEX BLUE marquerait l’émergence d’une offre low cost dans le nucléaire civil mondial. «L’investissement – quelques centaines de millions d’euros – est progressif. Il n’est pas nécessaire d’investir d’un coup dans des capacités non utilisées. Il n’y a pas de travaux de génie civil. On construit donc moins cher et plus vite, en deux ans en moyenne. Il n’y a pas besoin de lignes à haute tension pour transporter l’électricité. Le prix du kilowatt/heure devrait être compétitif selon nos premières études. La centrale est plus facile à démanteler, ce qui contribue à sa compétitivité», développe le président de DCNS.

Selon une étude qui reste à affiner, le marché potentiel serait de 200 centrales sous-marines de moins de 300 MW dans les vingt ans à venir. Selon l’Agence internationale de l’énergie, 68 pays ont déclaré s’intéresser à l’énergie nucléaire. La centrale sous-marine française s’adresserait plus particulièrement aux pays primo-accédants et émergents.

Aux yeux des spécialistes de l’énergie, ce projet reste toutefois «très largement prospectif». D’autant qu’au-delà du défi technologique et de la validation du business model, la question de la sécurité et de l’impact d’une telle centrale sur l’environnement est posée. Les autorités de sûreté devront en particulier certifier ce nouveau réacteur. Pour le moment, elles sont habituées à travailler sur des centrales terrestres.

«FLEX BLUE répondra aux normes de sûreté des centrales de 3ème génération (EPR). Le cœur du réacteur sera confiné afin d’isoler le combustible de l’eau. L’eau est en outre une source de refroidissement naturelle et infinie. Une centrale sous-marine est à l’abri des agressions et catastrophes naturelles tels que la foudre, les chutes d’avions ou de météorites, les séismes ou les tsunamis», affirme Patrick Boissier. Les centrales seront équipées d’une sorte de «cote de maille» de protection «équivalente à celle utilisée par les sous-marins lorsqu’ils sont à l’arrêt». DCNS minimise l’impact des rejets dans l’eau de mer de la centrale en assurant que la quantité d’eau plus chaude rejetée est faible et diluée «rapidement». Autant d’atouts, selon le constructeur français, face au projet russe de centrales nucléaires flottantes.

Face au risque majeur de la fusion du réacteur ou de fuites dans ce milieu fragile qu’est l’océan, DCNS assure qu’il «suffit de noyer le réacteur». «L’eau est une barrière naturelle aux radiations; DCNS stocke d’ailleurs le cœur de ses réacteurs nucléaires dans des piscines», ajoute Patrick Boissier. Il est à parier que tous les experts n’auront pas le même avis sur l’impact d’une catastrophe nucléaire sous-marine.

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Mise à jour:

Le projet de centrale nucléaire sous-marine fait bondir les anti-nucléaires

CAEN – Le projet de mini centrales nucléaires sous-marines présenté par le groupe français de construction navale DCNS a fait bondir jeudi l’ancien eurodéputé Verts Didier Anger.

« On est en plein délire. En cas d’accident, il n’y a pas pire que l’eau, où la pollution radioactive comme chimique se disperse » plus vite que dans l’air, a déclaré M. Anger à l’AFP.

« Toute la Manche et d’autres mers éventuelles seraient détruites ou contaminées, selon l’importance du sinistre et la dispersion par les courants », affirme dans un communiqué le président du Crilan (comité de réflexion, d’information et de lutte antinucléaire), basé près de Cherbourg, où la DCNS construirait ces réacteurs.

« Qui plus est, dans un tel cas, le réchauffement brutal des eaux provoquerait un formidable choc thermique destructeur de vie, une évaporation et une dispersion d’un nuage d’aérosols toxiques tributaire des vents », ajoute-t-il.

Le patron des anciens arsenaux d’Etat, Patrick Boissier, assure au contraire que ce réacteur bénéficierait de la « protection de la mer » car « l’eau est la meilleure barrière contre les radiations » et que c’est d’ailleurs pour cela que les combustibles irradiés des centrales sont stockés en piscines.

Mais, pour M. Anger, « quand tout va bien, l’eau peut protéger si la matière nucléaire est dans un bon conteneur. Mais en cas d’accident c’est tout le contraire ».

« C’est d’ailleurs pour cela que la Grande-Bretagne avait déclenché un tollé à la fin des années 80 en proposant de stocker les déchets nucléaires en mer. Et lors de l’accident de Tchernobyl, une des premières mesures a été d’éviter que le réacteur s’enfonce et ne touche la nappe phréatique », ajoute le militant.

DCNS a présenté jeudi dans la presse Flexblue, un mini réacteur de la forme d’un sous-marin posé au fond de l’océan, de 100 mètres de long et 15 de large de petite puissance (50 à 250 MW).

Il y a encore quelques mois, l’industrie nucléaire française plaçait tous ses espoirs commerciaux dans le réacteur nucléaire de 3e génération EPR. Mais cette grosse machine, d’une puissance de 1.650 mégawatts (MW) ne convient pas à tous les pays, notamment ceux dont les réseaux électriques sont peu développés.

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12 janvier, 2011

Dépollution d’Orflam – Des tests de radioactivité sous haute surveillance

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 20:27

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VITRY-LE-FRANCOIS (Marne). Gilets pare-balles, quelque six gendarmes dont le commandant Martin, mais aussi le sous-préfet Raymond Floc’h, son secrétaire Laurent Zakrzewsky… Habituellement, lorsque l’Andra (l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) et l’IRSN (L’institut de radioprotection et de sécurité nucléaire) cherchent à connaître la teneur en radioactivité des terrains situés autour du site d’Orflam, il suffit pour eux de s’y rendre, de s’équiper et de réaliser leur test. Mais hier matin, l’intervention sur le terrain privé était d’un autre registre. En litige depuis fin 2008 avec la municipalité, le propriétaire n’avait, depuis, souhaité que l’Andra ne se rende sur son terrain. Son altercation avec le maire de Pargny-sur-Saulx n’ayant guère arrangé les choses (lire nos éditions précédentes).

Deux ans de négociation
Malgré deux ans de négociation par courrier et de tentative de prise de contact de la part de la sous-préfecture, son avis n’avait en rien changé. Il campait sur ses positions coûte que coûte. Et pourtant, les premiers relevés aux limites de son terrain avaient montré une présence de produits radioactifs. D’ailleurs, il lui est interdit depuis de se rendre sur son terrain, et de manger les fruits des arbres fruitiers qu’il avait plantés sur cette zone.
Or, l’Andra, avec l’Irsn, est en pleine dépollution du site Orflam et de ses environs. Il restait donc impensable que tout soit décontaminé sauf ce morceau de terrain.
Et pour l’intérêt général, et pour l’intérêt particulier du propriétaire. « Notre volonté reste de nettoyer cette zone. Il restait hors de question que l’on nettoie la peupleraie et laisser ce terrain ou encore de revenir quatre ans après », insistait en sous-préfecture lundi Raymond Floc’h. C’est que le budget versé pour cette décontamination s’élève depuis 1997 à 7 millions d’euros.
Une telle somme ne peut être dépensée « Et surtout il faut profiter de la présence de l’Andra pour dépolluer cette zone. Elle permet d’évacuer les déchets ramassés. Seul, un particulier ne peut le faire ou alors pour des sommes faramineuses. »

Un taux faible
Après de multiples tentatives de dialogue, et après avoir pris un arrêté leur permettant de se rendre sur son terrain sans son autorisation, l’État, par l’intermédiaire de la sous-préfecture, a donc permis à l’Andra et l’Irsn d’effectuer leur travail de relevage et de prélèvement. Une mission qui s’est réalisée sous haute protection, le propriétaire ne souhaitant pas au départ de laisser entrer qui que ce soit sur son terrain.
Après deux heures de négociation, le travail a pu néanmoins se faire. Et finalement en toute sérénité. Munis d’un sac à dos doté d’un matériel de relevage équipé d’un GPS, trois agents ont procédé au contrôle radiologique des terres à cinquante centimètres du sol.
Ils ont ensuite procédé à des carottages à cinquante centimètres de profondeur. Un camion laboratoire analysait sur place ensuite ces prélèvements. Des tests ont également été réalisés autour du terrain privé.

Des données faussées
Les résultats sont tombés en fin de journée. Les points radioactifs en surface n’excèdent pas 0,3 microsiver par heure, sachant que le seuil naturel est de 0,1 et que les taux relevés à l’étang et à la peupleraie eux s’élevaient à 100… Les terres prélevées elles présentent un taux sensiblement le même à la surface.
Ce qui ne veut pas dire que le terrain du propriétaire n’est pas contaminé. En effet, juste à côté, le taux passe tout de même à 2 microsivers par heure.
Et surtout le propriétaire a précisé avoir ajouté plus d’un mètre cinquante de terre quand il a acheté ce terrain à la municipalité, histoire de tout remettre à niveau.
Ce qui n’est pas sans fausser les résultats aujourd’hui, ni poser des problèmes pour résoudre cette contamination au thorium.

Anne-Sophie COURSIER

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Inquiet et écœuré
Quand nous l’avions rencontré en novembre 2008, le propriétaire du terrain privé était écœuré mais aussi inquiet. Écœuré car personne ne lui avait dit au moment de la vente que son terrain était contaminé.
Pour plusieurs milliers d’euros, il avait pourtant aménagé ce bout de terre afin d’y planter un verger et vivre de ses fruits. Donner aussi un bel héritage à ses enfants. Il ne roule pas sur l’or et il voulait, avec 1 380 mètres carrés, améliorer le cadre de son habitation construit en partie de ses mains. Aujourd’hui, il a porté plainte contre la mairie.
Son affaire est entre les mains d’un avocat rémois. Et souhaite récupérer ses billes comme il nous le disait à l’époque. Le pire pour lui c’est qu’aujourd’hui son entourage évite un maximum de se rendre chez lui, par peur de cette radioactivité qui ressort de son terrain et autour. Autant de raisons qui ont fait que cet homme a fini par se braquer.

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4 janvier, 2011

Nouvelle pub Areva

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MAKING-OF spot pub AREVA l’épopée de l’énergie

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L’erreur humaine première responsable des incidents nucléaires en 2009

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 18:07

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Gestes erronés, confusions de matériels, oublis ou transgressions des règles, mauvais diagnostic: le « facteur humain » reste de loin le premier responsable des incidents recensés en 2009 dans les centrales nucléaires françaises, en constante augmentation.

« L’année 2009 a montré à nouveau, malgré les efforts de prévention réalisés, une très forte prépondérance du +facteur humain+ (85%) à l’origine des incidents significatifs, la plupart sans conséquences notables », constate Jacques Repussard, directeur général de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), dans un rapport publié mardi.

L’IRSN, qui a une nouvelle fois passé au crible le parc nucléaire français, soit 58 réacteurs – tous exploités par EDF – a recensé 713 « événements significatifs pour la sûreté » (EES). Une hausse de 14% par rapport à 2008 et une augmentation quasi constante depuis 2005.

Pour expliquer ces erreurs humaines croissantes, l’IRSN cite notamment la complexification des procédures mais aussi « la recherche de productivité » qui « conduit à de fortes tensions sur les activités pendant les arrêts de réacteurs ».

Périodiquement, en général tous les 12 à 18 mois, les réacteurs doivent être arrêtés afin de renouveler une partie du combustible nucléaire. La durée de ces arrêts, qui sont aussi l’occasion de vérifier ou d’entretenir le matériel, est comprise entre un et trois mois.

Pendant ce temps, le réacteur ne produit pas d’électricité et représente une perte économique sèche pour son propriétaire. Autant de raisons pour l’exploitant de réduire au minimum les temps d’arrêt, avec toute la pression que cela peut impliquer pour les salariés chargés des opérations.

Les statistiques réalisées par l’IRSN sont à ce titre éloquentes: les EES pendant les arrêts représentent à eux seuls 45% du total recensé en 2009, alors qu’un réacteur est en arrêt pour rechargement en moyenne environ 10% de l’année.

Une tendance similaire pour les opérations de maintenance, qui ont représenté en 2009 près de 30% des EES survenus sur le parc nucléaire français et qui sont « essentiellement d’origine humaine ou organisationnelle », souligne l’IRSN.

Au total, 95 des EES ont été classés au niveau 1 de l’échelle internationale INES (7 niveaux au total), contre 72 en 2008 et 55 en 2007.

Le seul incident classé au niveau 2 n’est pas lié à une intervention humaine mais à un phénomène naturel: l’obstruction soudaine par des végétaux charriés par le Rhône de la station de pompage chargée de refroidir le réacteur n°4 de la centrale de Cruas (Ardèche).

Un incident qui a privé durant dix heures ce réacteur de sa source de refroidissement principale et qui aurait pu être lourd de conséquences.

D’où « l’importance de ne jamais sous-évaluer les risques associés aux agressions naturelles », insiste Jacques Repussard.

EDF

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Voir aussi le rapport de l’IRSN => ici

18 septembre, 2010

Imaginer une « gestion durable » pour les anciennes mines d’uranium françaises

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 7:23

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Des experts ont présenté vendredi leurs recommandations visant à bâtir dans les 10 ans « une stratégie claire de gestion durable » des 217 anciennes mines d’uranium françaises, dont les taux de radioactivité constituent un risque pour les écosystèmes et la santé publique.
La situation de ces anciens sites miniers, situés principalement dans le Limousin et placés sous la responsabilité du groupe nucléaire Areva, est « sous contrôle », mais « il faut s’assurer qu’elle le reste sur le moyen et le long terme », a expliqué Jean-Christophe Niel, directeur général de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Le rapport du Groupe d’expertise pluraliste (GEP) Limousin, juge « incontournable » de concevoir dès aujourd’hui l’organisation sur laquelle reposera la gestion des sites à long terme et de définir le calendrier prévisionnel de « transfert de responsabilité vers l’Etat », a indiqué son président, Robert Guillaumont, au cours d’une conférence de presse.
L’extraction de minerai d’uranium en France a débuté à la fin des années 40 et s’est achevée en 2001.
Sur les 217 anciens sites (mines à ciel ouvert ou site d’extraction souterraine, usines de traitement), 17 sont des sites de stockage où sont enterrés des « résidus », a précisé l’ASN.
En 2009, un reportage de France 3, qualifié de « calomnieux » par Areva, avait mis en cause la gestion de ces anciens sites miniers, dont certains sont aujourd’hui réutilisés comme sites industriels ou lacs.
« Une partie des recommandations du GEP sont d’ores et déjà prises en compte » dans le cadre du contrôle de ces sites assuré par le ministère de l’Ecologie et par l’ASN, a indiqué M. Niel.
Les mesures de contrôle visent notamment à s’assurer du bon stockage des « résidus », à la radioactivité limitée mais avec de gros volumes, sur des sites pas toujours conçus pour du très long terme.
Les pouvoirs publics prêtent également une attention particulière à la question des « stériles », les terres et roches extraites des mines avant d’atteindre l’uranium, des matières faiblement radioactives qui ont parfois été utilisées pour des travaux de terrassement à proximité des mines, selon l’ASN.
Le groupe d’expert, qui a remis son rapport mercredi au ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, pourrait être amené à « revenir dans deux ou trois ans pour voir comment l’Etat a avancé », a précisé Laurent Michel, directeur général de la prévention des risques au ministère.

Source

A lire aussi: Mines d’uranium – gérer l’héritage du passé

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Regard sur l’héritage des mines d’uranium
Les stériles, le problème…
Gérer l’après-mine
Des recommandations déjà en partie retenues

Source

Lire le rapport d’expertise du GEP

Le rapport en pdf ici.

3 septembre, 2010

Porte-clefs radioactif

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 17:52

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Le sujet pourrait prêter à sourire, mais il est suffisamment sérieux pour que nous reprenions cette information.
Nous voudrions savoir si des personnes ont déjà eu un tel objet entre les mains et si oui, de faire remonter l’information à l’autorité de sûreté nucléaire => ici.

C’est au CEA Saclay que s’est passé cet événement. Le service de radioprotection a identifié un porte-clefs à l’effigie de la ville de Fougères contenant une quantité relativement significative de radium 226 et de ses descendants (photo ci-dessus).

Cet objet a été découvert à l’occasion d’une entrée en zone réglementée dans une installation du centre. Il était en possession d’une personne qui le tenait d’un membre de sa famille à qui il aurait été offert il y a une quarantaine d’années.

La caractérisation radiologique du porte-clefs réalisé par le service de protection contre les rayonnements a permis d’identifier le spectre du radium 226 et de ses descendants à l’équilibre et d’estimer l’activité contenue à environ 70 kBq de radium 226 et 650 kBq pour l’ensemble des isotopes constituant la chaîne de filiation complète.

La manipulation de ce porte-clefs conduit essentiellement à une exposition à son contact avec un débit de dose proche de 1 mGy/h, ce dernier n’étant plus que de l’ordre de 1 µGy/h à 30 cm.

Le porte-clefs n’a pas été rendu à son propriétaire et se trouve au CEA Saclay.

Ce type d’objet semble assez peu connu même si le CEA a appris depuis l’existence d’un modèle équivalent pour la ville du Havre.
Le CEA Saclay a, bien entendu, fait une information à l’ASN.

Donc si vous avez vu un objet équivalent faite rapidement remonter l’information à L’ASN/DIS ou ASN/DIT.

Note de Kloug :Compte tenu du radionucléide, la possibilité d’un porte-clefs fabriqué dans les anciennes usines Bayard (aujourd’hui disparues) à Saint Nicolas d’Aliermont (fabrication de montres et réveils marqués au radium) à coté du Havre, pourrait être une hypothèse.

Source

Les mesures
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La spectro
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Source

24 août, 2010

On a retrouvé un des deux alligators fugueurs…

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 20:48

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Petite info hors nucléaire, ou presque …on a perdu 2 crocodiles prés du site de Pierrelatte !

Deux bébés alligators de Chine ont disparu de la Ferme aux crocodiles depuis le 20 juillet. Les animaux, qui avaient été introduits la veille dans le nouvel espace extérieur de l’espace zoologique de Pierrelatte, mesurent moins d’un mètre et selon la préfecture de la Drôme, ne présentent aucun danger pour l’Homme.

Des recherches actives ont été menées autour du site de la Ferme aux crocodiles, sans résultat pour l’instant. « On a relevé des empreintes dans un champ de maïs avoisinant, mais je ne suis absolument pas sûr que ce soit celles d’un alligator, explique Samuel Martin, directeur de la Ferme aux crocodiles. On parle de disparition parce que cela peut-être le résultat d’un acte de malveillance ou d’un vol. En tant que technicien, j’estime qu’ils n’ont pas pu sortir tout seul. » Les deux reptiles appartiennent à une espèce très rare, et coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Une plainte a été déposée par la Ferme aux crocodiles fin juillet et les recherches se poursuivent. L’enquête menée par la gendarmerie et par la Direction départementale de la protection des populations n’a pas encore d’hypothèse vérifiable.

Source

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas la Drôme, il existe une ferme aux crocodiles (oui des vrais, pas les sacs à main !) à proximité du site nucléaire de Pierrelatte.
Petite anecdote: cette ferme est chauffée par la chaleur véhiculée par le réseau d’eau de refroidissement de l’usine Eurodif, ce qui ne déplait pas à ces animaux à la peau dure mais qui ont besoin de beaucoup de chaleur. Voir l’article de la Provence => ici.

Je vous conseil d’allez visiter cette ferme. Allez-y à l’heure du déjeuner de ces petites bêtes, ça vaut sa larme de crocodile…pour cela renseignez-vous !

Visitez la ferme => ici.

Deedoff

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Les recherches autour de la disparition de deux alligators de Chine de la Ferme aux crocodiles de Pierrelatte il y a plus d’un mois continuent. Il y a quelques jours, des traces de crocodilien ont été signalées à 120 km de là, dans la région de Vitrolles (13). Si les enquêteurs ont pris l’information au sérieux, selon le vétérinaire et directeur de la Ferme aux crocodiles Samuel Martin, il n’est pas confirmé que les empreintes en question sont réellement celles d’un crocodile.

Le Dr Martin avoue être sceptique, d’autant que les marques auraient été aperçues près d’une route très fréquentée : “Ça me paraît être le comportement d’un animal qui connaît le milieu plutôt que celui d’un jeune reptile”.

Les enquêteurs n’ont pas pour autant délaissé les fouilles aux environs de la serre animalière. “Des terriers artificiels en PVC ont été installés dans le champ d’à côté”, ajoute le Dr Martin qui pense que les crocodiles auraient tendance à chercher un refuge. A noter que l’inspection des canaux par les services municipaux de Pierrelatte a été vaine de même que, semble-t-il, la visualisation des bandes de vidéosurveillance.

Aujourd’hui, la direction du site touristique – qui bat son record de fréquentation sur le mois d’août avec 90 000 visites – annonce qu’elle va renforcer les mesures de sécurité.

Source

Mise à jour du 07/10/10
On a retrouvé un des deux alligators fugueurs…

Depuis le 20 juillet, date de leur échappée, on ne savait pas où étaient passés les deux alligators de Chine fugueurs, rappelle Le Dauphiné.

Mais dans la nuit de mardi à mercredi, vers minuit, une dame qui sortait du restaurant et qui n’était pas effrayée, l’a aperçu sur une route à la sortie de la ville. Elle a arrêté sa voiture. Elle est descendue, a attrapé le petit crocodile et l’a enfourné dans un sac. Ensuite, elle s’est rendue à la gendarmerie où elle l’a déposé, toujours selon ce journal.

Le capitaine de gendarmerie n’en revenait pas ! Depuis 37 ans qu’il fait ce métier, « c’était la première fois qu’il accueillait un tel pensionnaire » . Faute de mieux, il l’a placé dans « la cellule de dégrisement ».

Mais, pour l’heure, on n’a trouvé aucune trace de l’autre alligator… Selon le Directeur de la ferme aux crocodiles de Pierrelatte, « c’est une espèce protégée » et il ne supporte pas les températures hivernales!

Et vous, auriez-vous attrapé ce crocodile avec les mains?

Source

23 août, 2010

Des réacteurs nucléaires ont fonctionné sur terre il y a 2 milliards d’années !

Classé dans : Info,Mise à jour — deedoff @ 21:37

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Il y a 2 milliards d’années, le taux d’uranium 235 présent dans l’uranium naturel était de 3,6 %, donc beaucoup plus important qu’aujourd’hui (0,7 %) du fait que la période (demi-vie) de l’isotope 235 (710 millions d’années) est plus courte que celle de l’isotope 238 (4,5 milliards d’années). Par conséquent, l’uranium naturel pouvait alors déclencher la réaction en chaine dans la nature.

Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, les conditions nécessaires pour atteindre la criticité (enrichissement ad hoc, forte concentration de l’uranium dans le minerai, présence d’eau en quantité suffisante, absence d’éléments trop absorbants) furent effectivement réunies il y a 1950 millions d’années sur le site d’Oklo au Gabon, où plusieurs réacteurs naturels ont pu fonctionner spontanément durant plusieurs milliers d’années en dégageant de la chaleur (quelques dizaines de kilowatts) par fission comme le font aujourd’hui les centrales nucléaires conçues par l’homme !

L’observation d’une anomalie de teneur isotopique d’un échantillon d’uranium naturel au cours d’une analyse de routine effectuée à l’usine d’enrichissement de Pierrelatte en juin 1972 est à l’origine de la découverte du phénomène d’Oklo.

L’enquête qui fut aussitôt menée permit de remonter le cycle du combustible jusqu’à l’extraction du minerai effectuée par la société COMUF (Compagnie des mines d’uranium de Franceville) qui exploitait au Gabon les 2 sites uranifères d’Oklo et Mounana.

C’est alors qu’on découvrit par forage carotté du site d’Oklo, des échantillons de minerai d’uranium dont la teneur en uranium 235, étonnamment basse, pouvait atteindre 0,4 % au lieu de 0,7 % !

Les spéculations fusèrent tous azimuts pour tenter d’expliquer ce phénomène singulier : certains avancèrent l’hypothèse d’une contamination du terrain par de l’uranium en provenance d’une centrale nucléaire, ou encore la possibilité de fractionnement de la teneur isotopique de l’uranium. D’autres évoquèrent l’éventualité d’un impact de fragments d’antimatière. Des esprits imaginatifs avancèrent même que cette découverte apportait la preuve irréfutable de la venue sur notre planète de voyageurs extraterrestres …

En fait l’hypothèse de réactions en chaîne au sein du gisement d’uranium d’Oklo à une époque très ancienne fut vite validée par les experts chargés du dossier, qui mirent notamment en évidence l’existence de produits de fission qui, bien que disparus depuis longtemps étant donné leurs courtes périodes radioactives, avaient laissé l’empreinte de leur passage à travers le témoignage de leurs descendants stables.

Le phénomène d’Oklo a pu être observé grâce à la conjonction de circonstances incroyablement favorables : les zones de réaction sont en effet restées confinées en profondeur (plusieurs centaines de mètres) dans une région qui n’a connu aucun bouleversement géologique important en 2 milliards d’années, et ce n’est qu’à une époque très récente que des phénomènes d’érosion ont amené les réacteurs au voisinage de la surface, permettant alors leur découverte par l’homme.

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Voir aussi le pdf « Une centrale nucléaire de deux milliards d’années au secours de nos déchets radioactifs ? »

Geyser nucléaire

Le réacteur nucléaire fossile d’Oklo, au Gabon, vieux de deux milliards d’années, fonctionnait comme un geyser ! C’est ce qu’avancent des physiciens américains. En mesurant les abondances des différentes formes de l’atome de xénon dans des phosphates d’aluminium, les chercheurs ont décrit un cycle de trois heures : La réaction en chaîne s’amorce d’abord dans le sédiment très riche en uranium 235. La température s’élève, de l’eau est vaporisée. Cette vapeur d’eau intercepte les neutrons libérés par la fission de l’uranium et bloque ainsi la réaction en chaîne. Résultat, la température chute, la vapeur se condense et les neutrons reprennent leur course. Au bout de deux heures trente, la réaction en chaîne reprend. Et ainsi de suite durant près de 150 000 ans…

A. P. Meshik et al., Phys. Rev. Letters, 93, 182302, 2004.

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