La fin du démantèlement du CEA reportée à 2034
Le démantèlement des installations nucléaires du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) de Fontenay-aux-Roses se terminera-t-il un jour ? Mardi soir, lors de la séance plénière de la Commission locale d’information (CLI), la date de fin du chantier, qui vise à détruire toute trace de radioactivité non naturelle sur le site, a une nouvelle fois été reportée par la direction du centre.
.. à 2034. Soit neuf ans plus tard que la fin estimée jusqu’alors.
En cause, selon Yves Bourlat, directeur adjoint du site, l’intégration dans les calculs « d’aléas », c’est-à-dire d’événements imprévisibles qui pourraient ralentir le chantier. « Ce peut être, par exemple, des dalles de béton qui sous le poids des machines peuvent bouger de quelques millimètres. Il faut alors refaire les calculs, relancer les procédures d’autorisation, etc. Certaines zones sont inaccessibles aux hommes, ce sont des robots et des machines sophistiquées qui doivent faire le travail. » Mais le CEA appelle à « voir aussi les côtés positifs ». Il assure que dès 2020, une grande partie du site pourrait être dépolluée. Et pour certains bâtiments - le 52-2 – dès 2018.
L’annonce de ce rallongement fait toutefois bondir les membres de la CLI : « Nous parlons du démantèlement depuis le milieu des années 1990 mais on ne cesse de reculer la date. Tout cela commence à devenir ennuyeux, alors que la zone qui entoure le CEA ne cesse de s’urbaniser », estime Peter Schnürle de l’association de protection du Coteau boisé du panorama.
Laurent Vastel, maire (DVD) de Fontenay, qui a pris la présidence de la CLI en remplacement de l’ancien élu de Châtillon Stéphane Jacquot, réclame, lui, un tableau de bord précis : « Nous demandons le calendrier de démantèlement avec le détail des déchets évacués ainsi que les impacts de ces activités sur l’environnement. Il est important que ceux qui habitent autour ou qui veulent s’y installer puissent avoir une information claire ». L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne cache pas non plus son étonnement : « Nous trouvions déjà que 2025, c’était long. Alors 2034… Nous allons regarder cela de plus près. » D’ici un an et demi, elle donnera son avis sur ce nouveau prolongement, et pourrait enjoindre le CEA, si elle l’estime nécessaire, à raccourcir les délais.
Berceau de la recherche et du développement dans le nucléaire dès 1946, les installations de Fontenay-aux-Roses ont été mises à l’arrêt entre 1982 et 1999. Désormais tourné vers les sciences du vivant, le site tente depuis de se débarrasser de ses matériaux et bâtiments contaminés.
La CLI s’est donné rendez-vous pour une nouvelle séance plénière le 9 juin prochain.
Jila Varoquier