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15 février, 2011

Démantèlement de Brennilis : un projet de décret désapprouvé

Classé dans : Info — deedoff @ 21:23

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Les autorités tentent d’y glisser le démantèlement des échangeurs.
7 associations (AE2D, BV, CLCV, ERB, GMB, SDNC, VMA (1) désapprouvent le projet de décret concernant le démantèlement de la centrale nucléaire de Brennilis. Ce projet est en contradiction avec ce qu’elles demandent depuis la création de la CLI.

La commission d’enquête a émis le 15 mars 2010 un avis défavorable au dossier de démantèlement complet présenté au public en novembre 2009 tout en recommandant que la phase 2 du démantèlement soit achevée dans les plus brefs délais. Elle plaçait en première recommandation l’inventaire initial radiologique du site qui n’a pas été engagé malgré la demande insistante des associations. Sortir du nucléaire Cornouaille a dans ces conditions décidé de démissionner de la CLI en novembre dernier.

Une fois de plus, les autorités mettent la charrue avant les bœufs! C’est une marche forcée vers une reprise du démantèlement
sans respect des préalables demandés ou recommandés par la commission d’enquête. Le fonctionnement actuel de la CLI favorise cette précipitation au lieu de refuser de se plier au tempo imposé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Or dans ce projet de décret qui ne devrait concerner que l’achèvement des travaux de la phase 2, les autorités tentent d’y imposer le démantèlement des échangeurs. Ceux-ci font partie de l’enceinte réacteur (2) et donc relèvent du niveau 3 de démantèlement. Les échangeurs étaient exclus des travaux de démantèlement niveau 2 du décret n°96-968 du 31 octobre 1996 (3).

Un délai de sept ans était fixé pour la réalisation de ces travaux dits « de niveau 2 ». Le décret 2004-47 du 12 janvier 2004 portait ce délai à 10 ans, délai qui n’a pas suffi à achever le démantèlement de cette phase notamment ceux de la station de traitement des effluents (STE) tant les risques d’exposition des intervenants, dus à l’écrasement d’un fût de boues radioactives, étaient grands.
EDF et le CEA écrivaient en page 5 d’une synthèse de 1999 sur l’étude de faisabilité du niveau 3 rédigée par EDF et le CEA 5 et transmise au ministre :  » Dans le bâtiment réacteur se trouvent également les échangeurs qui seront complexes à déconstruire en raison de leur grande taille et de leur radioactivité ». Les échangeurs étaient bien considérés dans le niveau 3 et soulignés comme une opération délicate !
Les autorités s’autoriseront-elles à nouveau une entorse à la légalité ? Il faut reconnaître qu’en matière d’illégalité, la centrale nucléaire de Brennilis détient la palme ! Elle a effectué depuis son démarrage, en toute impunité des rejets radioactifs, dans l’environnement et à des niveaux jamais atteints par aucune autre centrale.

(1)Agir pour un environnement et un développement durables, Bretagne vivante, Consommation logement et cadre de vie, Eau et rivières de Bretagne, Groupement mammologique breton, Sortir du nucléaire Cornouaille, Vivre dans les monts d’Arrée
(2) (voir pages 11 et 16/49 de la pièce 2 description de l’installation du dossier soumis à l’enquête publique de novembre 2009)
(3) ce décret n°96-968 du 31 octobre 1996 autorise, après enquête publique, l’exploitant à l’époque le CEA, « à créer, dans les conditions définies par la demande du 27 janvier 1994 et le dossier joint, une installation nucléaire de base destinée à conserver sous surveillance dans un état intermédiaire de démantèlement l’ancienne installation nucléaire de base n° 28, dénommée centrale nucléaire des monts d’Arrée-El 4 (réacteur arrêté définitivement), sur le site des monts d’Arrée de la commune de Loqueffret (Finistère).

A cet effet, le Commissariat à l’énergie atomique est autorisé à procéder à des travaux consistant à confiner :
- le bâtiment réacteur avec obturation de toutes les ouvertures, à l’exception du sas destiné au passage du personnel ;
- les circuits et équipements contenus dans le bloc réacteur par obturation des extrémités des canaux de combustibles, des tuyauteries des circuits d’eau lourde, d’hélium et d’eau déminéralisée, ainsi que par obturation des têtes de mécanisme des barres de contrôle et des autres canaux aboutissant en partie supérieure du bloc réacteur ;
- la partie du circuit primaire située hors du bloc réacteur et les échangeurs-générateurs de vapeur par pose de tapes soudées.
Le bâtiment des combustibles irradiés, la station de traitement des effluents, la cheminée et la galerie de liaison entre la cheminée et le local de ventilation seront complètement démantelés ainsi que le cimetière à déchets solides. Les circuits d’eau lourde et d’hélium ainsi que les machines de manutention des éléments combustibles situés dans le bâtiment réacteur seront également démantelés. Les matériels et les circuits démantelés pourront être entreposés dans le bâtiment réacteur.

Le bâtiment “contrôle-bureaux”, l’installation de production d’énergie, le bâtiment des auxiliaires, le bassin de rejet et les autres bâtiments non nucléaires seront démolis.

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Swiss égare un colis radioactif à Roissy

Classé dans : Info — deedoff @ 21:15

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L’Agence Nationale de Sûreté Nucléaire (ASN) a annoncé fin janvier, la perte d’un colis contenant de l’iode radioactif à l’aéroport de Roissy CDG.

Le 1er janvier 2011, la compagnie aérienne Swiss devait expédier au Japon un colis de la société Cis Bio international contenant de l’iode radioactive. Mais ce dernier ne serait jamais arrivé à destination. Sa trace a été perdue à l’aéroport de Roissy et l’ASN indique qu’il n’a pas été retrouvé à ce jour.

Selon l’agence, le niveau de radioactivité du colis en question est très faible, puisqu’il s’agit d’iode 125, dont la période est de 60 jours. Il contenait une activité de 3,01 MBq en iode 125 destiné à du diagnostic médical in vitro. L’iode était conditionné en flacon. Ce type de colis est conçu pour résister aux conditions de transport de routine (vibration, accélération, etc.).

L’ASN a donc classé cet incident au niveau 1 de l’échelle de l’INES (échelle internationale des événements nucléaires) qui en compte 7. Le niveau 1, sans conséquence sur les populations et l’environnement, regroupe les anomalies. Il y aurait une centaine d’incidents de ce type par an en France.

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Comprendre les unités de mesure de la radioactivité

Classé dans : Info — deedoff @ 6:57

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Le Becquerel (Bq)
La radioactivité d’un échantillon se caractérise par le nombre de désintégrations de noyaux radioactifs par seconde qui s’y produisent. L’unité de mesure de la radioactivité est le Becquerel (Bq).
1 Bq = 1 désintégration par seconde

L’activité de sources s’exprimera le plus souvent en multiples du Becquerel (kBq, MBq, GBq, TBq), tandis que l’activité d’échantillons environnementaux s’exprimera en Bq, mBq ou µBq.
L’activité est souvent rapportée à un volume (activité volumique en Bq/l ou Bq/m3), une masse (activité massique en Bq/kg) ou une surface (activité surfacique en Bq/m2). L’ancienne unité de mesure de la radioactivité est le Curie (Ci) défini comme l’activité de 1 gramme de radium, soit 1 Ci = 37 milliards de Bq.
Cette mesure rend compte du nombre de désintégrations, mais pas de leur énergie, ni de leur effet sur l’homme

Le Gray (Gy)
L’unité de mesure de la dose absorbée est le Gray (Gy) qui correspond à l’énergie cédée par unité de masse.
Cette unité permet donc de mesurer la quantité de rayonnements absorbés par un organisme ou un objet exposé aux rayonnements. Le Gray a remplacé le rad en 1986 : 1 gray = 100 rads = 1 joule par kilo de matière irradié.

Le Sievert (Sv)
Les effets dus à la radioactivité sur les organismes vivants, ou sur la matière inerte, ne sont pas directement liés au Becquerel pour plusieurs raisons : la désintégration d’un atome de césium ou d’iode ne libère pas la même énergie ; les rayonnements émis sont de natures très différentes ; tous n’atteignent pas obligatoirement l’organisme de la même manière.
De plus, suivant les parties de l’organisme touchées par les rayonnements, les effets sont différents. Pour en tenir compte, la dose absorbée est multipliée par un facteur qui permet d’aboutir à la dose équivalente, exprimée en Sievert (Sv).
Certains tissus et organes sont donc plus sensibles au rayonnement que d’autres. Pour en tenir compte, la dose équivalente a été pondérée par un facteur de risque spécifique pour chaque tissu ou organe de manière à obtenir la dose effective (ou dose efficace). Ce système présente l’avantage de pouvoir placer tous les types d’exposition humaine au rayonnement ionisant sur une même échelle des risques. La valeur de la dose effective étant généralement très petite, elle est le plus souvent exprimée en milliSievert (mSv).

Très schématiquement, il est possible de mieux symboliser la relation entre ces trois unités avec l’image suivante : un enfant lance des balles en direction d’un camarade :
Le nombre de balles envoyées peut se comparer au nombre de rayonnements émis par une source radioactive, c’est-à-dire son activité (Becquerel) ;
Le nombre de balles reçues par son camarade représente la dose absorbée (Gray) ;
Les marques laissées sur son corps, selon que les balles sont plus ou moins lourdes et que les points touchés sont plus ou moins sensibles, sont l’effet produit, et peuvent se comparer à la dose efficace (Sievert).

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La colle nucléaire

Classé dans : Info — deedoff @ 6:47

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(Québec) Stéphane Dupont, de Québec, s’est fait poser une belle colle par son fils de sept ans. Non, pas celle sur l’origine des bébés. Bien pire : qu’est-ce que la radioactivité? «Les mots radioactivité et nucléaire font peur, mais sont peu connus. [...] Est-ce que les isotopes médicaux, les centrales nucléaires, l’uranium découvert à Sept-Îles et l’enrichissement de l’uranium que fait l’Iran [...] relèvent tous du domaine du nucléaire? Pourquoi ne sont-ils pas tous dangereux ?», demande-t-il.

La question de M. Dupont a pris une tournure très actuelle quand la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a autorisé, il y a un peu plus d’une semaine, le transport sur le Saint-Laurent de 16 «générateurs de vapeur» de Bruce Power, une entreprise qui exploite une demi-douzaine de réacteurs nucléaires en Ontario. L’idée est de les amener en Suède, où une firme isolera les matériaux les plus contaminés et recyclera le reste – la partie la plus radioactive devant ensuite revenir en Ontario pour y être entreposée. Alors voyons voir…

Comme le montre notre graphique, le noyau des atomes est constitué de protons et de neutrons, et ce sont les premiers qui déterminent la nature d’un atome. Les neutrons, eux, peuvent s’y trouver en nombre variable sans que cela change les caractéristiques chimiques de l’atome.

Mais, car il y a un mais, un noyau ne peut pas comporter n’importe quel nombre de neutrons : seuls certaines «combinaisons» sont stables, les autres finissant tôt ou tard par se désagréger. Par exemple, l’azote qui compose près de 80 % de l’atmosphère terrestre compte toujours, par définition, sept protons, mais ses noyaux peuvent avoir indifféremment sept ou huit neutrons. On parle alors d’isotopes différents, que l’on nomme par leur nombre de nucléons, soit les protons + les neutrons, ce qui donne ici l’azote-14 (14N) et de l’azote-15 (15N). Tout autre noyau comptant sept protons et un nombre différent de neutrons sera invariablement instable et appelé à se décomposer dans des délais plus ou moins brefs.

En outre, passé un certain nombre de protons, les noyaux deviennent en quelque sorte «trop gros» pour avoir des isotopes stables. C’est le cas de l’uranium-238 (92 protons et 146 neutrons), qui compose 99 % de tout l’uranium existant et qui est le «moins instable» des isotopes de l’uranium, avec une «demi-vie» de près de 4,5 milliards d’années – c’est-à-dire qu’il faut 4,5 milliards d’années pour que la moitié d’une quantité donnée de 238U amorce son processus de désintégration, qui le transformera, après plusieurs étapes, en plomb.

Le 1 % d’uranium qui reste est surtout composé de 235U qui, moins stable, a une demi-vie de «seulement» 700 millions d’années. L’«uranium enrichi» est d’ailleurs, tout simplement, de l’uranium dont la proportion de 235U est plus grande.

Pourquoi craint-on la radioactivité ? Parce que quand un noyau se désintègre, il éjecte toujours de la matière à très grande vitesse – un électron ou un noyau d’hélium – et/ou des rayons gamma, qui sont des photons, au même titre que la lumière, mais en beaucoup plus énergétique. Ces trois types de rayonnements sont dits «ionisants», parce qu’ils ont tellement d’énergie qu’ils sont capables d’arracher des électrons aux molécules qu’ils frappent, ou même carrément de briser des molécules – comme de séparer un H2O en deux «morceaux» H+ et OH-. Et cela vaut pour tous les matériaux radioactifs, que ce soit l’uranium ou les «isotopes médicaux», à des degrés divers.

Quand cela se produit dans une cellule vivante, ces nouveaux ions réagissent alors chimiquement (lire : «endommagent») des parties de la cellule. Et si les dégâts sont faits dans le noyau cellulaire, où est conservé l’ADN, cela peut éventuellement dérégler la cellule au point de la transformer en début de tumeur.

Ce n’est pas toujours, ni même souvent, ce qui se passe, il faut le souligner à grands traits. Il arrive que la cellule meure, tout simplement – auquel cas les dégâts s’arrêtent là. Et comme la Terre irradie en permanence un petit fond de radioactivité naturelle, notamment à cause de l’uranium dans la croûte terrestre, les êtres vivants ont développé, au fil de l’évolution, des façons de «faire avec». Ainsi, les cellules dont l’ADN a été endommagé par la radioactivité sont souvent capables de se rafistoler et de continuer leur existence comme si rien ne s’était passé. Mais il arrive parfois qu’elles fassent des erreurs en réparant leur matériel génétique, erreurs qui peuvent dégénérer en cancer.

Comme c’est toujours le cas quand on parle de toxicité, tout est une question de dose. Et en matière de «dose» de rayonnement ionisant, l’unité de mesure est le Sievert, qui correspond à un watt de rayonnement pendant une seconde par kilogramme de poids corporel – nombre que l’on ajuste ensuite mathématiquement pour tenir compte de la dangerosité (variable) des rayonnements et de la sensibilité des différents tissus organiques.

Le fond naturel de radioactivité de la Terre tourne autour de 2 milliSievert (mSv) par année ; la CCSN établit à 1 mSv/an supplémentaire le maximum recommandé pour le public, mais on considère généralement qu’il n’y a pas d’effet cancérigène (statistiquement observable, du moins) sous les 100 mSv/an. La norme canadienne pour les travailleurs de l’industrie nucléaire est d’ailleurs de 50 mSv/an, ou 100 mSv sur cinq ans.

Qu’en est-il des générateurs de vapeur de Bruce Power? D’après les documents de la CCSN, leur radioactivité maximale à un mètre de distance est de 0,08 mSv à l’heure. Il faudrait donc rester assis à côté pendant 12h30 pour dépasser la norme pour le public, et pendant 26 jours pour la norme des travailleurs du nucléaire. En outre, a calculé la Commission, dans l’éventualité invraisemblable où les 16 générateurs se vidaient dans l’eau, simultanément, de la totalité de leur contenu radioactif – ce qui est impossible, puisque le plus clair est trop incrusté pour décoller – à proximité d’une prise d’eau potable et en présumant qu’aucune mesure d’atténuation ne serait prise pendant un an (!), alors l’exposition maximale pour ceux qui consomment cette eau serait de 40,3 mSv au bout d’une année.

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AIEA: 17 pays officiellement candidats à l’énergie nucléaire

Classé dans : Info — deedoff @ 6:31

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VIENNE – Dix-sept pays, pour la plupart des pays en voie de développement, ont officiellement déposé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) des dossiers pour la construction de centrales nucléaires, a indiqué vendredi l’agence onusienne au terme d’un séminaire de quatre jours consacré à cette problématique.

A Vienne, siège de l’AIEA, une centaine de délégués de plus de 50 pays ont participé à ce séminaire, ce qui témoigne de « l’acceptation grandissante dans nombre de pays de l’énergie nucléaire comme ressource stable et propre d’énergie », souligne l’AIEA. Selon l’agence, le recours à l’énergie nucléaire est « en mesure de contribuer à atténuer l’impact du changement climatique » provoqué par les émissions de C02 provenant d’autres sources énergétiques.

Parmi les pays concernés figurent notamment la Pologne, le Koweit, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie, le Nigéria, le Bangladesh, la Thaïlande, le Vietnam, le Chili et l’Uruguay, indique-t-on de sources proches de l’AIEA.

A ce séminaire ont notamment été discutées les questions liées au choix des sites, à l’encadrement juridique, aux normes de sécurité et à la formation des personnels.

Il s’agit d’un renversement de tendance après plus de 40 années d’hostilité plus ou moins généralisée au nucléaire, notamment dans les pays occidentaux et sous la pression des écologistes. Il s’était déjà manifesté avec la participation d’une soixantaine de pays à la conférence sur le nucléaire organisée à l’initiative de la France en 2010 à Paris.

Ce renversement de tendance concerne non seulement des pays en voie de développement, mais aussi des pays industrialisés: ainsi le gouvernement conservateur allemand de la chancelière Angela Merkel vient de décider de prolonger de 12 ans la durée de vie des centrales nucléaires, au grand dam des sociaux-démocrates et des Verts qui avaient fait voter une loi décrétant la fin, à moyen terme, du nucléaire.

En Suède aussi, le Parlement a voté en juin 2010 une loi visant à remplacer les réacteurs nucléaires en fin de vie au lieu d’abandonner l’énergie nucléaire au fur et à mesure de leur extinction. Et, en Italie, le gouvernement de Silvio Berlusconi a décidé en 2008 de revenir au nucléaire alors que l’Italie y avait renoncé il y a plus de vingt ans par référendum en 1987 après la catastrophe de Tchernobyl et veut faire construire une centrale nucléaire à Trieste.

En Finlande se construit le réacteur de 3e génération EPR à Olkiluoto, après le chantier EPR de Flamanville (France) et les deux EPR de Taishan, en Chine.

En décembre 2010, au cours d’un Forum sur l’énergie nucléaire à Manille (Philippines), le Directeur général de l’AIEA, le Japonais Yukiya Amano, s’était déclaré « fermement convaincu que l’accès à l’énergie nucléaire ne saurait être limité aux pays développés, mais devait aussi être ouvert aux pays en voie de développement ». « Et l’AIEA est bien placée pour y contribuer », avait-il ajouté.

Aujourd’hui, l’énergie nucléaire fournit un peu moins de 14% des besoins énergétiques mondiaux. 441 centrales nucléaires sont en activité dans 29 pays et une soixantaine en cours de construction.

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Déchets nucléaires: l’ASN sévit

Classé dans : Info — deedoff @ 6:11

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L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a indiqué jeudi avoir rappelé à l’ordre les producteurs de déchets nucléaires qui, EDF en tête, contestent la compétence de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans le projet de stockage profond dans la Meuse.

« Les rôles sont parfaitement définis par la loi. La loi dit en particulier que c’est l’Andra qui est responsable de la gestion des déchets, de la création, de la gestion et de l’exploitation des stockages, et que tout ceci se fait sous le contrôle de l’ASN », a souligné le président de l’ASN André-Claude Lacoste au cours d’une rencontre avec la presse.

M. Lacoste répondait à une question sur les récentes attaques lancées contre l’Andra par des industriels du nucléaire. Tenus par la loi de financer la construction du centre de stockage géologique profond en vertu du principe « pollueur-payeur », certains d’entre eux (EDF, Areva…) ont remis en cause la compétence technique de l’Andra et font pression pour être associés au projet.

« En ce qui nous concerne à l’ASN, nous avons clairement rappelé aux producteurs de déchets que la loi est la loi et qu’on l’appliquerait », a insisté M. Lacoste, regrettant ces « prises de parole à haute voix et de façon parfois virulente » des industriels.

Ces derniers s’inquiètent notamment de l’augmentation du coût du site de stockage profond dans la Meuse, évalué en 2002 à 15 milliards d’euros mais qui pourrait atteindre 20 à 35 milliards d’euros selon les estimations. Le patron d’EDF, Henri Proglio, avait publiquement critiqué en octobre dernier « une dérive des coûts » à provisionner par son entreprise.

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14 février, 2011

A Tchernobyl, le cerveau des oiseaux est plus petit qu’ailleurs

Classé dans : Info — deedoff @ 21:30

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Une étude menée dans la région de Tchernobyl révèle une diminution de la taille du cerveau de plusieurs espèces d’oiseaux…
Vingt-cinq ans après la catastrophe de Tchernobyl, les scientifiques découvrent encore des effets inattendus de la radioactivité sur les animaux. La revue scientifique PLoS One a publié le 4 février une étude menée par une équipe de chercheurs norvégiens, français et américains sur 550 oiseaux de 48 espèces différentes vivant dans la région de Tchernobyl. La taille de leur cerveau s’est révélée être plus petite de 5% par rapport à celle de leurs congénères vivant dans d’autres régions, et leurs capacités cognitives seraient diminuées d’autant.

Une réaction encore inexpliquée
Les scientifiques ont installé des filets dans huit zones boisées autour de Tchernobyl pour y recueillir des oiseaux. En mesurant la taille de leur cerveau, ils ont constaté une diminution de 5% par rapport aux oiseaux non exposés à la radioactivité. Les oiseaux les plus jeunes, âgés de moins d’un an, étaient particulièrement touchés: le développement du cerveau des jeunes oiseaux serait donc freiné par les radiations.

La réaction est encore mystérieuse pour les chercheurs. Toutefois, il ne s’agirait pas ici d’une adaptation naturelle, comme il en arrive souvent chez les oiseaux. Si les oiseaux migrateurs sur de longues distances sont capables de réduire la taille de certains organes pour utiliser moins d’énergie, le cerveau est le dernier organe à se «sacrifier». Les scientifiques écartent également la possibilité d’une sous-alimentation due à la disparition d’une grande partie des animaux invertébrés dans la zone, le cerveau étant rarement l’organe amené à se réduire en cas de malnutrition. La seule explication serait que les oiseaux ne produisent pas assez d’antioxydants pour faire face à la radioactivité, ce qui les expose à un stress oxydant qui endommage ou détruit certaines cellules.

L’année dernière, un recensement de la vie animale dans la zone sinistrée de Tchernobyl avait révélé la disparition d’un grand nombre de mammifères et d’insectes près de l’ancienne centrale nucléaire. Les conséquences de l’accident sur l’environnement sont encore loin d’être totalement étudiées.

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Mururoa pourrait provoquer un tsunami dans le Pacifique

Classé dans : Info — deedoff @ 6:36

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Après avoir été le théâtre d’essais nucléaires français pendant des années, l’atoll de Mururoa, en Polynésie française, pourrait bien s’effondrer et provoquer un tsunami.

Les 137 essais nucléaires réalisés entre 1975 et 1996 sous Mururoa ont incontestablement fragilisé l’atoll, où se trouvent encore des militaires aujourd’hui. Si bien que 670 millions de mètres cubes de sa falaise nord-est pourraient s’écrouler, d’un coup, dans la mer. Un événement dramatique qui serait suivi de vagues océaniques pouvant atteindre 2 à 3 mètres d’altitude. C’est ce que révèle un rapport de surveillance géomécanique de l’atoll, remis aux autorités et associations polynésiennes par Marcel Jurien de la Gravière, délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense (DSND).

Son rapport fait trembler les 227 habitants de l’atoll de Tureia, situé à 105 kilomètres de Mururoa. Ces derniers vivent dans la crainte d’être engloutis par les vagues. Selon des simulations, dix minutes suffiraient pour que celles-ci parcourent la distance séparant les deux atoll ! Heureusement, pour les habitants, les zones peuplées sont situées au-dessus de 3 mètres d’altitude et pourraient échapper à cette catastrophe, estime Marcel Jurien de la Gravière.

Risques géologiques et radiologiques
Pourtant, cela n’empêche pas le rapport de susciter une vive émotion en Polynésie, en particulier sur cet atoll. Une pétition signée par la population de Tureia a été remise au DSND « exigeant des explications, la mise en place de mesures de protection de leur atoll et l’envoi en Polynésie d’une mission d’experts indépendants du Commissariat à l’énergie atomique et des armées pour évaluer les risques géologiques et radiologiques et leurs conséquences et pour proposer des mesures de protection des habitants de l’atoll de Tureia », rapporte Le Monde.
En effet, la question radiologique alimente également les inquiétudes. La radioactivité emprisonnée dans la roche va-t-elle polluer les alentours si Mururoa s’écroule ? Quelles seront les véritables conséquences environnementales de ce glissement de terrain ? Bruno Barrillot, de l’association des vétérans des essais Mururoa E Tatou, cité par le journal, est indigné. Selon lui, les autorités admettent un éventuel effondrement « mais minimisent les risques ».

Depuis le début des années 1980, le sous-sol de Mururoa est appareillé d’un système de surveillance géomécanique (Telsite) pour alerter ses occupants d’un glissement de terrain plusieurs jours à plusieurs semaines à l’avance. Mais ce n’est pas suffisant. Les habitants de ce bout de Pacifique sont excédés : « Tout ce qu’on nous a envoyé, ce sont des sirènes pour nous prévenir que la vague arrive et qu’on va crever » le jour où Mururoa s’effondrera.

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Les enjeux de radioprotection associés au démantèlement des installations

Classé dans : Info — deedoff @ 6:31

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La protection des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants lors des opérations de démantèlement des réacteurs est un enjeu majeur pour les opérateurs de l’industrie nucléaire. Dans cette optique, l’évaluation prévisionnelle des doses qui est réalisée en amont de chaque chantier permet d’orienter les options techniques de protection et d’organisation retenues pour la réalisation du chantier en fonction de l’enjeu radiologique. Il est souvent constaté pour les chantiers de démantèlement des écarts importants entre les prévisionnels dosimétriques évalués en amont des chantiers (avant et après l’analyse d’optimisation) et la dosimétrie effectivement relevée, la plupart du temps bien en deçà des prévisions. Ces écarts peuvent être à l’origine d’une mauvaise affectation des ressources dans le choix des actions de radioprotection ou dans les méthodes et techniques de démantèlement retenues (type de décontamination, techniques de découpe des tuyauteries, etc.). Par ailleurs, pendant l’intervention proprement dite, le risque associé à une surévaluation des doses prévisionnelles est de ne pas identifier rapidement une dérive des expositions individuelles ou collectives et donc de ne pas mettre en évidence et traiter un aléa à temps.

Les principales causes d’écart proviennent de la difficulté d’évaluer finement en amont du chantier les données nécessaires au calcul du prévisionnel dosimétrique, à savoir le terme-source et les débits de doses associés, les volumes de travail exposés, le nombre d’intervenants et leurs postes de travail ou encore le coefficient d’exposition associé à chacun de ces postes de travail. Ces données sont le plus souvent estimées, par jugement d’experts, et ne sont pas issues des retours d’expérience établis pour des activités similaires comme c’est le cas par exemple pour les chantiers de maintenance et de modification sur le Parc en exploitation. Par ailleurs, la durée des chantiers – parfois de plusieurs années – participe également à la difficulté d’obtenir des prévisions de doses fiables du fait de l’évolution des conditions radiologiques (mise en place de protections biologiques, évacuation de déchets, décroissance radioactive, etc.).

Les cartographies existantes sont souvent inadaptées aux calculs des prévisionnels dosimétriques aux différents postes de travail. Il conviendrait, dans la mesure du possible, de réaliser des cartographies plus fines, adaptées aux postes de travail du chantier concerné. Lorsque la réalisation de cartographies n’est pas techniquement possible, les débits de dose estimés proviennent généralement de modélisations. La superposition d’hypothèses non adaptées à la radioprotection lors des calculs de modélisation peut alors entraîner une surévaluation importante de ces débits de dose. Lorsque des incertitudes subsistent, il est important d’évaluer le degré d’incertitude et d’établir un intervalle de débits de dose en s’appuyant sur une analyse critique des cartographies ou sur une analyse de sensibilité sur les hypothèses retenues. La fiabilité des mesures obtenues à l’aide d’un radiamètre pour les faibles débits de dose (inférieurs à 1 µSv/h), souvent rencontrés sur les chantiers de démantèlement, pose problème. Les incertitudes associées à ces mesures peuvent être importantes et conduire à des écarts conséquents entre prévisionnels dosimétriques et dosimétrie effectivement relevée. Un matériel suffisamment sensible doit être utilisé. En début de chantier, la vérification des conditions radiologiques réelles est indispensable pour réactualiser le prévisionnel dosimétrique.

Les volumes de travail exposé sont également sujets à des incertitudes. Ce phénomène est d’autant plus marqué que la durée des chantiers de démantèlement est longue et pourra comporter des améliorations des méthodes opérationnelles dans le temps. Une réévaluation en cours de chantier est nécessaire. Il n’existe pas suffisamment de retour d’expérience permettant de définir par exemple des coefficients d’exposition, qui permettraient d’affiner les prévisionnels dosimétriques en tenant compte de la position réelle des intervenants par rapport au débit de dose considéré pour leur poste de travail, pour les chantiers de démantèlement. Un coefficient de 0,7 issu du REX des chantiers réalisés sur le Parc en exploitation, est souvent utilisé, mais ne semble pas adapté au cas de certains chantiers de démantèlement. Un REX, s’appuyant sur les chantiers déjà réalisés, permettrait d’affiner la valeur de ce coefficient en fonction des caractéristiques des conditions d’exposition aux différents types de postes de travail.

Le suivi de l’évolution de la dosimétrie et du contexte radiologique, tout au long du chantier, est indispensable compte tenu des incertitudes dans les évaluations en amont de chantier. Des points d’arrêt dosimétrique réguliers doivent être définis avant le début des travaux afin de se réinterroger sur la pertinence de l’évaluation dosimétrique et des actions de protection envisagées au regard des conditions radiologiques effectivement rencontrées.

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Maitrise du sodium : une expérience utile

Classé dans : Info — deedoff @ 6:26

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Le traitement du sodium à Creys-Malville représente le plus important chantier de démantèlement mené à ce jour dans le monde.

Les techniques ont été mises au point pour la vidange d’un réacteur fonctionnant au sodium en Ecosse, qui a fait l’objet d’opération de démantèlement. Mais les opérations réalisées à Creys Malville ont une autre ampleur.
Les modes opératoires choisis ne sont pas les mêmes. Ainsi, le sodium du réacteur écossais était rejeté dans le milieu marin.
Le sodium vidangé à Creys Malville est transformé en soude utilisée pour l’eau qui sert à faire du béton de blocs entreposé sur le site.

La technologie de gestion du sodium est intéressant au moment du démantèlement mais évidemment pour l’exploitation des réacteurs.  » L’expérience de Creys Malville est utile pour le démantèlement, mais aussi pour la conception de futurs réacteurs, explique Véronique Bouilly, directrice du site, car elle permet d’améliorer les installations dès leur conception pour que le démantèlement lui-même soit plus facile »

L’expérience de Creys-Malville peut donc être  » capitalisée ». Elle intéresse par exemple des exploitants japonais de surgénérateurs qui seront confrontés au démantèlement de leur installation. L’expérience intéresse plus largement le secteur nucléaire, pour de futures générations de réacteurs.

En effet, le sodium pourrait faire son retour dans les réacteurs nucléaires à « neutrons rapides », de la génération quatre. Si les réacteurs actuels, comme les EPR en cours de construction en Finlande (Olkiluoto) et à Flamanville sont destinés à fonctionner avec de l’eau sous pression pour extraire la chaleur du réacteur, les réacteurs nucléaires de la génération 4 utiliseront du sodium. C’est le cas du réacteur ASTRID « Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) actuellement étudié par le CEA et par AREVA. La coopération entre les deux groupes a été renforcée à la fin de 2010 pour préparer un éventuel feu vert du gouvernement français au lancement de cette quatrième génération.

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