Faut-il encore craindre une contamination radioactive ?
Cette année, la cueillette des champignons a été plutôt fructueuse sur le Premier Plateau. Alain Chiffaut, fervent défenseur de la nature et de l’environnement, a souhaité en savoir plus sur la contamination liée à la catastrophe de Tchernobyl en 1986 et aux retombées des essais nucléaires atmosphériques principalement dans les années 50-60 qui en était probablement la cause, et savoir si elle était toujours aussi importante.
Après analyse d’un pied de mouton (une espèce des plus contaminées comme les pieds bleus, chanterelles en tube et jaunissantes, petits gris…) cueillit dans les bois de La Marre en septembre 2010, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire à la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Crirad) en a déduit les commentaires suivants : « Pour l’interprétation, on est dans le domaine des faibles doses donc des faibles risques. Certaines espèces de champignons, dans certaines régions, restent contaminées de manière notable par le césium 137, ceci montre l’intensité de cette contamination 24 ans après Tchernobyl et c’est important d’en parler pour contrer le mouvement de banalisation des conséquences de cette catastrophe.(…) Une bonne politique de radioprotection c’est de veiller à ce que les doses soient les plus faibles possibles donc informer les citoyens pour qu’ils ne consomment pas trop telle espèce de champignons tout en expliquant qu’il s’agit du domaine des très faibles doses. À titre indicatif, la Commission internationale de protection radiologique estime le risque de cancer mortel à 50 décès pour 1 million de personnes subissant une dose de 1 000 microSieverts.
La période physique du césium 137 est de 30 ans, c’est à dire que sa radioactivité diminue de moitié tous les 30 ans. Les sols, en particulier dans l’est de la France restent durablement contaminés. Le césium 137 du sol peut alors se retrouver dans certaines denrées, champignons, gibier, baies. Sur l’échantillon analysé, l’activité du césium 137 est de 1 120 bq/kg sec soit 112 bq/kg frais. Cela représenterait, pour une consommation annuelle de 10 kg frais une dose d’environ 14,6 microSievert pour un adulte. Il faut savoir que le seuil de la CEE relativement élevé est de 600 bq/kg frais
En conclusion, cette « pratique nucléaire » ne peut donc pas être négligée puisqu’elle est supérieure à 10 microSieverts par an mais semble sans trop de danger puisque la dose maximale annuelle admissible est fixée à 1 000 microSieverts par an par le code de la santé publique. En conséquence, il y a peu de risques pour les consommateurs de champignons qui les dégustent en quantités raisonnables ».